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« Pushing back the limits » : Repousser les limites du possible

Ostéotenseur matriciel, cascade ostéogénique, état de surface en carbone adamantin en culture cellulaire, d’ostéoblastes humains d’origine maxillaire. (Photo : Dr G Scortecci)
Dr Gérard Scortecci, France

Dr Gérard Scortecci, France

sam. 14 mai 2016

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Retrouver des dents fixes fonctionnelles sous 48 heures alors qu’on est invalide buccal extrême depuis de nombreuses années, est un rêve qu’il est aujourd’hui possible de réaliser, sans avoir recours à des chirurgies lourdes. Plusieurs avancées technologiques permettent d’atteindre ce but :

1. L’implantologie basale : des racines artificielles à insertion latérale, garantissant un ostéo-ancrage pérenne, dans les poutres du squelette maxillo-facial (Diskimplant® à plaque ostéosynthèsée)

2. Une préparation ostéogénique initiale (deux mois avant l’intervention) active les cellules souches autologues en initiant une ostéogenèse intense, générant une néovascularisation suivie d’un cal osseux dans le site receveur (Figs. 1a–d).

3. Un biomatériau de comblement faiblement résorbable recouvert par des PRF, permettant une ROG (régénération osseuse guidée) sur les Diskimplants à plaque.

4. Un bridge vissé immédiat de forte rigidité jouant le rôle de fixateur externe, pour une stabilité absolue et pérenne de l’ensemble des implants. Au maxillaire, une barre transpalatine transitoire vient renforcer le dispositif. Elle sera retirée 6 mois plus tard.
 

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Cas clinique

(Figs. 2a–c) Le cas de ce pilote d’hélicoptère âgé de 53 ans en 2009, gros fumeur, édenté de longue date et présentant une atrophie extrême maxillo-mandibulaire, illustre les progrès réalisés dans ce domaine. Édenté total depuis l’âge de 25 ans, ce patient en renouvellement de licence professionnelle ne supporte plus ses appareils, malgré une application pluri quotidienne d’adhésif. De fait, il ne porte ses prothèses que par intermittence, ce qui provoque une macroglossie acquise, qui accentue l’instabilité des dentiers (Figs. 3a et b)

Les difficultés qu’il rencontre sont multiples : fonctionnelle, relationnelle, professionnelle, sexuelle et psychique. Une première consultation permet d’établir un plan de traitement à la fois technique et économique. Une fois le consentement éclairé accepté, des examens complémentaires radiologiques et cliniques sont entrepris. Le tabagisme est un obstacle majeur qui doit absolument être éliminé. Cette addiction est chez lui profonde. Nous lui avons expliqué que, compte tenu de l’enjeu, cet arrêt devait être complet et définitif. D’autre part, l’implantologie n’étant nullement une thérapeutique d’urgence, libre à lui de se préparer à cette nécessité, sans laquelle nous préférerions le laisser avec ses appareils.

Plan de traitement

Le patient a accepté de s’arrêter totalement de fumer. Il a alors été décidé dans un premier temps, de refaire complètement les prothèses totales maxillo-mandibulaires, de façon à redéfinir l’espace prothétique et à évaluer les possibilités esthético-fonctionnelles. En parallèle, une analyse via le logiciel SimPlant® a permis d’établir une approche virtuelle des futurs emplacements des implants, en adéquation avec le projet prothétique.

Préparation ostéogénique initiale : recrutement de cellules souches préosseuses

Avant la pose des implants, le patient a subi deux séances de préparation ostéogénique, à l’aide d’ostéotenseurs matriciels manuels au maxillaire et à la mandibule. La première session a été jugée positive mais insuffisante à 45 jours. Une seconde activation a eu lieu le jour

même, suivi d’un délai d’attente prolongé de 60 jours. Au niveau de la zone mentonnière entre les deux foramens, le passage à l’ostéotenseur rotatif a été nécessaire (1 impact par futur implant) trois semaines avant la pose.

Protocole chirurgical

La mise en place des implants basaux recouverts de biomatériaux et de membrane PRF, bien que complexe et délicate, n’a pas posé de problème particulier. La prise d’empreinte a eu lieu directement au bloc opératoire. Un bridge de transition titane/chrome-cobalt-résine de forte rigidité ostéo-ancré vissé a été installé sous 48 heures. Les suites ont été sans histoire. Le bridge de transition a été maintenu pendant 2 ans. Il a été démonté 3 fois pour vérifier la parfaite évolution des implants, l’absence d’image radio-claire, de mobilité, de douleur ou de pathologie péri-implantaire. Après cette période, une nouvelle empreinte a permis de réaliser des bridges fixes d’usage maxillo-mandibulaire en « full zircone » avec des interfaces usinées en titane.

Généralisation de la méthode

Depuis 2005, de nombreux patients ont été traités selon le même protocole (Figs. 8a–10c).

Conclusion

Les avancées technologiques majeures au niveau de la conception, de la préparation, de l’exécution et de la maintenance de ces reconstructions implanto-portées ont permis de réhabiliter de façon fiable et reproductible, avec des dents fixes, des patients qui ne souhaitaient pas avoir recours à des greffes osseuses de grande étendue.

Ce pilote, qui avait perdu tout espoir avec ses deux dentiers qui ne tenaient en place qu’à grand renfort d’adhésif, a vu sa vie professionnelle, sociale et affective prendre un nouveau départ, grâce aux innovations issues de plus de 30 ans de recherches et d’expériences cliniques en implantologie basale chirurgico-prothétique.

Note de la rédaction :Article publié dans le magazine DT Study club 3/2015

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