DT News - France - L’interdiction totale des amalgames dentaires aux Philippines

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Les Philippines ont interdit l’utilisation d’amalgames dentaires chez les femmes enceintes, les mères allaitantes et les enfants il y a trois ans et l’interdiction s’applique maintenant à tous les patients dentaires du pays. (Photo : leungchopan/Shutterstock)

MANILLE, Philippines : La sécurité de l’utilisation de l’amalgame dans la bouche est l’un des sujets les plus controversés en dentisterie moderne, et la convention de Minamata sur le mercure, largement ratifiée, réduit déjà son utilisation mondiale dans les restaurations dentaires. Il est désormais interdit aux chirurugiens-dentistes des Philippines d’utiliser des amalgames comme matériau de restauration, et le groupe environnemental BAN Toxics a appelé les organismes de réglementation à la vigilance et à appliquer les nouvelles règles.

Les régulateurs philippins ont signé en 2020 une ordonnance interdisant l’utilisation d’amalgames dentaires avec effet immédiat chez les femmes enceintes, les mères allaitantes et les enfants de moins de quatorze ans. L’importation d’amalgames pour utilisation dans les établissements dentaires a également été interdite, et une période de trois ans a été accordée pour éliminer complètement son utilisation dans le pays. Le délai de grâce a pris fin en mai, les pénalités s’appliquent depuis aux chirurgiens-dentistes qui effectuent des restaurations d’amalgames.

Jam Lorenzo, associé en politique et en recherche chez BAN Toxics, a déclaré dans un communiqué que la fin de la période d’élimination progressive était source de vigilance. « L’utilisation d’amalgames dentaires pour les procédures de restauration dans les cliniques dentaires et les écoles ne devrait plus être autorisée, et l’exclusion de l’amalgame dentaire et de ses capsules, ainsi que du mercure liquide, de la liste des dispositifs médicaux enregistrables aux Philippines devraient être correctement observés », a-t-il déclaré.

Selon Jam Lorenzo, l’utilisation d’amalgames dentaires aux Philippines a considérablement diminué depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction, et il a déclaré que BAN Toxics continuait d’encourager les distributeurs et les cliniciens à se conformer à l’interdiction, et à mener des études pour évaluer l’efficacité du traitement.

La nouvelle loi stipule que les autorités éducatives devraient intégrer la formation à l’utilisation de composites sans amalgame dans les programmes dentaires philippins et que les lignes directrices et les informations sur les meilleures pratiques devraient être mises à la disposition des praticiens et des patients.

La convention de Minamata a statué en juin 2022 interdisant l’utilisation d’amalgame dentaire chez les enfants aux Philippines. (Photo : BeautifulPicture/Shutterstock)

La fin des obturations « argentées » ?

Le principal catalyseur de la réduction de l’utilisation mondiale des amalgames dentaires est la Convention de Minamata, un traité des Nations Unies qui a été signé en 2013 et qui a depuis été ratifié par 128 parties. Le traité reconnaît l’amalgame dentaire comme une utilisation majeure du mercure dans les produits et vise à éliminer progressivement son utilisation mondiale, mais les parties ont exprimé des opinions divergentes sur la façon et le moment de le faire dans les établissements dentaires.

Les récentes étapes de la réduction globale de l'utilisation des amalgames dentaires sont les suivantes :

Parmi les récents jalons de la réduction mondiale de l’utilisation des amalgames dentaires, mentionnons les suivants :

  • un déclin spectaculaire en Nouvelle-Zélande, où les résultats d’études en 2020 ont montré que son utilisation avait diminué, passant de 52,3 % des plombages en 1998 à 7,1 % en 2017 ;
  • la Food and Drug Administration des États-Unis met à jour ses lignes directrices en 2020 afin de recommander que l’utilisation d’amalgames dentaires soit évitée « chaque fois que cela est possible et approprié » chez les femmes qui sont enceintes, qui allaitent ou qui prévoient de tomber enceintes ; les enfants ; les personnes qui souffrent de maladies neurologiques existantes, comme la sclérose en plaques, la maladie d’Alzheimer, et la maladie de Parkinson, et les personnes ayant une insuffisance rénale ;
  • l’adoption, en 2022, de l’amendement relatif aux enfants à la convention de Minamata, qui oblige les parties à interdire ou à recommander la fin de l’utilisation des amalgames dentaires chez les patients de moins de quinze ans et chez les femmes enceintes ou qui allaitent ;
  • réunions tenues en avril à Lomé au Togo, à Lusaka en Zambie et au Caire en Égypte pour mettre en œuvre l’Amendement relatif aux enfants dans les pays africains.
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