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L’or n’est plus ce qu’il était…

Dr Alain Chanderot : "De tous les métaux préconisés, c’est l’or qui est le plus susceptible de ne pas être supporté !"
Revue de presse du Dr Alain Chanderot

Revue de presse du Dr Alain Chanderot

ven. 9 octobre 2009

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 S’il est un domaine où prévoir les réactions de l’organisme à l’égard des substances étrangères nous semble important, c’est bien dans le domaine des métaux et alliages qu’on dispose à demeure dans notre bouche.

 Concernant ceux qui participent aux restaurations prothétiques, plusieurs séries de produits nous ont été historiquement proposés : et d’abord ceux dont la noblesse ne faisait aucun doute, les métaux précieux, fin du fin question compatibilité biologique et capacités physiques. Puis, des alliages moins onéreux, assez acceptables par l’organisme, solides, peu dégradables dans la solution électrolytique qu’est la salive : règne des semi-précieux et des aciers. Pas très jolis, et en outre chargés de la malédiction de l’allergie au nickel ou au cadmium qui en améliorent les performances physiques, ces derniers ne sont pas en mesure néanmoins d’être concurrencés par les céramiques, trop coûteuses pour 80 % de l’humanité ou trop fragiles ; ni les résines encore un peu limites sur la durée.

Patatras ! Voici qu’une information nous signale que de tous les métaux préconisés, c’est l’or qui est le plus susceptible de ne pas être supporté, suivi du palladium ; plus allergène que le nickel même ! C’est que l’or soumis entre autres, aux flux d’hydrogène sulfuré en solution dans la salive, se dégrade en thio-sulfate-sodé ; dans un autre processus, le palladium se mue en chlorure de palladium.

Au passage, on apprend de même que, concernant les produits de soins, l’amalgame et ses dérivés (nitrate de mercure) sont deux fois et demie moins allergènes que l’or (quatre positifs contre dix dans l’échantillon de patients observés) ! Cette étude récente arrive en plein débat, ou la FDA (Food and Drug Administration) vient de laisser à l’initiative des patients, le choix de se faire placer des amalgames chargés de mercure ; suivant en cela les conclusions des experts de tous poils qui confirment la très grande innocuité de ses alliages hors allergie confirmée.

(www.fda.gov/NewsEvents/Newsroom/PressAnnouncements/ucm173992.htm). Cette décision est vivement contestée par les tenants de l’élimination des amalgames, qui vont jusqu’à accuser un des décisionnaires de l’Administration d’être stipendié par les marchands de matériaux dentaires, y voyant un conflit d’intérêt. (www.iaomt.org/news/archive.asp?intReleaseID=307). Maintenant que l’on est confronté à ces observations, on peut se consoler de savoir que seulement 15 % d’une population est susceptible d’avoir une quelconque allergie, dont 3 % vis-à-vis de l’or.

Enfin, pour ceux qui seraient dans l’angoisse, il y a une solution : des laboratoires ont élaboré une stratégie d’analyse des allergies concernant pas moins de 9 300 produits dentaires, selon les marques, groupés en 90 familles chimiques. Par une réaction de précipitation face aux allergènes (CMRT ou Clifford Materials Reactivity Testing, www.ccrlab.com/index.html) en présence de quelques traces de votre sang, ils vous adresseront la liste des éléments qu’on se propose d’installer dans votre bouche et qui vous sont contre-indiqués. Un processus assimilable mais concentré sur moins de matériaux (Memory Lymphocyte Immuno-Stimulation Assay) est disponible en Europe, mais apparemment pas encore en France. Il en coûte environ 20 € par métal recherché, et une dizaine de millilitres de votre sang (www.holodent.com /pages/Melisa_test-6018.html).

Source : Raap et coll. Contact Dermatitis, vol 60/6 juin 2009 : Investigation of contact allergy to dental metals in 206 patients

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