Dépistage du cancer buccal à Ontario

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Augmentation du nombre de dépistage de cancer de la cavité buccale

Les données montrent une forte augmentation du nombre total de carcinomes et de dysplasies diagnostiqués par les dentistes. (Photo : Shutterstock/Miayo)

mar. 17 septembre 2019

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TORONTO, Canada : Après avoir examiné les données recueillies sur une période de onze ans dans le cadre d’une étude à l’échelle de laprovince de l’Ontario - la première en son genre- des chercheurs ont découvert que les chirurgiens-dentistes détectent de plus en plus de cas de cancer et de pré-cancer de la cavité buccale. Le dépistage précoce du cancer est un facteur clé pour augmenter les chances de succès du traitement et la survie des patients

Dans l’étude publiée cette année dans le Journal of the American Dental Association, des chercheurs de l’université de Toronto ont examiné 63 483 biopsies du service de pathologie bucco-dentaire (Toronto Oral Pathology Service - TOPS) de la faculté de médecine dentaire de l’université de Toronto faites entre 2005 et 2015. « Nous voulions examiner la portée des biopsies orales effectuées par les dentistes, ce qu’ils voient dans leur pratique », a déclaré l’auteur principal de l’étude, le Dr Marco Magalhaes, professeur assistant en pathologie buccal à la faculté de médecine dentaire de l’université de Toronto. Les données sur les biopsies du TOPS ont ensuite été comparées aux chiffres recueillis par le registre du cancer d’Ontario, Action Cancer Ontario, qui suit tous les cas de cancer déclarés dans la province.

Un meilleur dépistage au cours des années

Les données ont montré une forte augmentation du nombre global de carcinomes et de dysplasies détectés par les dentistes. Dans l’ensemble, 828 cas de cancer buccal ont été diagnostiqués au TOPS entre 2005 et 2015 et 2679 lésions pré-cancéreuses. En 2005, seuls 56 cas de cancers buccal et 99 cas de dysplasie épithéliale orale ont été détectés par biopsie. En 2015, le nombre de cancers avait presque doublé, passant à 103 cas pour les cancers buccaux. Les cas de dysplasie ont plus que triplé par rapport à 2005, passant à 374 cas.

« Ces chiffres sont importants parce que le nombre de cas diagnostiqués a dépassé à la fois l’augmentation de la population en Ontario et celle du nombre de dentistes autorisés en Ontario », a déclaré le Dr Magalhaes. L’organisme Action Cancer Ontario a recensé un total de 9045 cas de cancer buccal entre 2005 et 2015, avec une augmentation globale de 30 pour cent des cas dans la province au cours de la même période. Le nombre de cas détectés au TOP a lui augmenté de 180 pour cent, une augmentation qui est donc considérablement plus élevée que l’augmentation globale sur la période.

Le dépistage précoce est la clé

Comment expliquer ce phénomène ? Pour le Dr Magalhaes, les programmes complets de formation initiale et de formation continue destinés aux professionnels de santé bucco-dentaire pourraient expliquer le rôle primordial joué par les chirurgiens-dentistes en Ontario dans le dépistage précoce du cancer. Bien que les cancers buccaux avancés soient relativement faciles à détecter, les lésions précancéreuses et les cancers précoces, qui sont essentielles au taux de survie, sont plus difficiles à détecter sans formation spécialisée, a-t-il expliqué.

Selon la Société canadienne du cancer, les patients traités aux stades précoces du cancer buccal ont des taux de survie les plus élevés sur cinq ans : entre 75 et 93% en fonction du site tumoral. Ce taux chute environ de 30% sur cinq ans lorsque le cancer est détecté à un stade avancé ou régional.

« Ceci confirme le fait que le dépistage précoce est vraiment la plus importante étape », ajoute le Dr Magalhaes. Et comme le suggère l’étude, des contrôles réguliers chez le dentiste sont probablement la première ligne de défense.

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