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Questions/réponses sur les conséquences des nombreuses réformes en place et à venir. À consommer avec modération!

Photo : Shutterstock/Andresr

dim. 17 janvier 2016

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PARIS, France : Des membres de l’Union nationale des étudiants des chirurgiens-dentistes (UNECD) se sont retrouvés au mois de juillet lors d’une table ronde afin de poser les questions essentielles sur l’avenir de leur profession pour laquelle la nouvelle donne des réformes est en train de bouleverser les habitudes. Face à leurs inquiétudes, leurs doutes, les Drs.Marie-Aimée Le Clézio, Regis Nègre, Sylvain Mareschi, tous trois installés en activité libérale dans différentes régions de France, répondent sans langue de bois aux interrogations de la nouvelle génération.

Lors d’une table ronde organisée en juillet dernier, les étudiants de l’UNECD ont abordé différents points avec leur ainés libéraux dont l’avenir des formations publiques, la loi santé, les réseaux de soins mutuels.Dental Tribune France vous propose de retrouver ici quelque uns de ces échanges.

En sachant que 35 % des diplômés sont aujourd’hui d’origine étrangère, les étudiants de l’UNECD ont voulu connaitre quel impact cela risque-t-il d’avoir sur la démographie des chirurgiens-dentistes en France.

Selon les docteurs présents, il faut distinguer deux types de migrants professionnels, d’une part les français ayant fait leurs études à l’étranger en raison de la difficulté du concours PACES et, les migrants d’origine étrangère à la recherche d’un confort de vie et d’une rémunération plus élevée que dans leurs pays. Les premiers s’intègrent facilement puisqu’ils reviennent au pays et leurs références sont les mêmes que celles des praticiens en exercice. Les seconds en revanche sont en général issus de pays à niveau de vie plus faible, ils risquent donc à terme d’accepter des propositions de travail moins rémunératrices et plus lourdes en termes de contraintes et pourrait offrir dans les années à venir une main d’œuvre « qualifiée » à moindre coût pour les mutuelles, les centres de santé et autres marchands de soins. De plus un patient choisit son praticien libéral mais n’est nullement informé sur les origines du diplôme des praticiens en centre de soins. Le risque encouru est de voir une démographie de la profession qui augmente mais qui devient hétérogène. Notre système de sécurité sociale, même si nous le critiquons dans son désengagement vis à vis de la chirurgie dentaire, garantit encore malgré tout le remboursement des soins de base qui sont la porte d’entrée des patients dans un cabinet. Ce système attire des praticiens européens dont le pays ne garantit pas cela.

Mais, le véritable problème réside non pas dans le nombre de praticiens mais dans la répartition sur le territoire. On peut penser qu’effectivement, dans les années à venir, si le nombre de praticiens étrangers augmente, on pourrait arriver à une saturation dans certaines villes, et cela aux dépends des campagnes. Ceci dit, nous en sommes encore loin. Il faudra de toute façon une régularisation conventionnelle et un numerus clausus de formation standardisée au niveau européen. L’augmentation non contrôlée des praticiens, combinée à un contexte de crise économique qui dure en France, risque d’entraîner à moyen terme une paupérisation de notre profession comme en Espagne par exemple.

Concernant les réseaux de soins/mutuelles, les étudiants ont questionné les chirurgiens-dentistes pour savoir si, selon eux, les centres dentaires mutualistes et lowcost représentent un danger pour l’exercice libéral

Les chirurgiens-dentistes présents étaient unanimes sur le fait que les centres dentaires mutualistes et lowcost ne représentent pas un danger pour l’exercice libéral. Il ne faut pas croire que ces structures peuvent couvrir tout le territoire en France. Pour exemple en Espagne Vitaldent compte 200 cliniques pour tout le territoire. De plus en terme santé et de relation praticien/patient ce genre de centres impersonnels avec des praticiens salariés qui changent régulièrement ne peut pas être satisfaisant pour le patient. Pour instaurer une relation de confiance soignant soigné, il faut du temps, un suivi et on ne base pas la médecine sur la rentabilité seulement. Si on regarde le contexte, c’est le déséquilibre entre des soins opposables sous-valorisés et des actes à honoraires libres qui a entrainé, comme partout dans le monde, la création de ces centres. Il s’agit de la mainmise de la finance sur la santé des patients qui deviendront alors des clients. Le chirurgien-dentiste libéral doit respecter le Serment d’Hippocrate tout en rendant économiquement viable son cabinet. Les centres mutualistes et Low Cost respectent un seul objectif : la rentabilité et ce, en limitant les actes déficitaires ou peu rentables. Certains (odontologies gériatrique et pédiatrique, urgences, extractions) sont d’ores et déjà écartés au profit d’actes plus rentables comme la prothèse et l’implantologie.

De nombreuses préoccupations actuelles ont été discutées lors de cette rencontre. Découvrez l’avis des chirurgiens-dentistes et retrouvez l’intégralité du texte édité dans le Dental Tribune Etudiants du mois de novembre disponible sur le lien suivant : http://epaper.dental-tribune.com/dti/566581cba502e/#/6

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