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Posturologie et dentisterie: une correspondance possible?

Fig. 2 - Adaptation de la tête en cas de réduction de la DV. 1 Normale, 2 réduite. Notez la posture vers l'avant.
Piero Silvestrini Biavati, Italie

Piero Silvestrini Biavati, Italie

jeu. 18 novembre 2010

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Il est actuellement très à la mode de parler d'examen postural dans le cadre des traitements dentaires. Une foule de professionnels travaillera à nos côtés : kinésithérapeutes, orthophonistes, kinésiologistes, optométristes, orthoptistes, podologues, ostéopathes, chiropraticiens ... et, finalement, le "posturologue". Mais qu'est le posturologue et que doit-il faire?

Le posturologue doit être la clé qui inclut tous les tests de diagnostic différentiel symptomatologique qui peuvent nous aider à comprendre "où" est une partie du problème de notre patient. Il pourrait et devrait porter le titre de "caractéristiques cliniques du diagnostic différentiel."
Malheureusement, ce personnage n'existe pas. Chacun des professionnels cités pourrait prétendre au titre de posturologue, malheureusement, ils n'ont pas connaissance de tous les domaines concernés mais, par contre, ils prodiguent des conseils sur les traitements à effectuer. Notre spécialité est une branche très spécifique de la médecine, et les dentistes devraient assumer le rôle de "posturologue de la bouche". Comprendre les bases de la posture dentaire est très important dans le traitement, la prévention et la réhabilitation de nos patients. L'expérience en ce domaine m'a amené à valider et confirmer les liens très présents dans notre domaine, l'objectivité de tous mes collègues, avec seulement un peu plus d'attention au corps du patient.
Nous n'avons pas besoin d'instrumentation complexe, mais cela nécessite une organisation spéciale des études, reproductibles. Dans cet article nous allons essayer de percer l'un des problèmes les plus fréquents: la posture de la tête. Le système stomatognathique est un réseau complexe étroitement interconnecté avec la tête et le cou. La tête, à son tour, est articulée avec la colonne vertébrale dans une position très déséquilibrée ou décalée vers l'arrière. En l'absence de soutien de la fonction musculaire, elle tombe en avant. Ce sont donc les muscles du cou, le trapèze et le sternocléidomastoïdien qui nous gardent la tête droite. À l'avant, cependant, une autre chaîne musculaire a tendance à fléchir la tête : ce sont les muscles élévateurs et abaisseurs de la mâchoire.

Fig. 1

Dans la figure 1 on peut se rendre compte de cela. Idéalement, la partie antérieure de la chaîne: 1) le temporal et le masséter, 2) se poursuivent avec les génio-hyoïdien, mylo-hyoïdien et digastrique et 3) se terminent avec les muscles thyro-hyoïdien, omo-hyoïdien et sterno-hyoïdien. Cette chaîne antérieure, attention, peut être ouverte ou fermée, selon l'occlusion dentaire: fermée lorsque les dents sont en contact, et ouverte quand elles ne sont pas. La chaîne musculaire postérieure est composée du sternocléidomastoïdien et du trapèze. Ici, vous avez l'ensemble du système.
L'espace inter-arcades "module" exactement la longueur de la chaîne antérieure. Mais l'espace libre, à son tour, est modulé par l'emplacement et la fonction de la langue qui, incidemment, est insérée sur l'os hyoïde. Sans aller jusqu'à comparer ces connexions, vous savez sans doute déjà que la posture de la tête sera la médiation, dans le sens sagittal, de l'espace libre et de la dimension verticale d'occlusion. Il s'ensuit qu'une petite DV fléchit la tête en avant, tandis qu'un grande DV fera l'inverse. Si vous faites attention à l'occlusion ouverte des squelettes, vous trouverez qu'ils ont un port de tête en arrière, tandis que ceux dont l'occlusion est fermée, comme il est expliqué à la figure 2, ce qui met en évidence un état plus contractile (réduction de la DV) résultant en gibbosité, protrusion et réduction de hauteur apparente.
C'est déjà de la posturologie !
C'est pourquoi un patient en occlusion profonde, en raison de l'attitude de la tête, aura souvent une accentuation de la lordose cervicale normale et des problèmes de douleurs au cou, tandis que les mâchoires ouvertes généreront une reptilisation cervicale.
Évidemment pas toujours, car d'autres facteurs entrent en jeu tels que la classe squelettique, la fonction linguale, etc. Juste pour parler de notre sphère de responsabilité. La question n'est pas seulement sagittale, comme il est dit que le problème est à symétrie bilatérale.
Par exemple, dans une mandibule latéro-déviée, nous sommes confrontés à deux composantes: DV secondairement réduite par la déviation et, par conséquent, une asymétrie qui se traduira par un changement de posture de la tête en vue frontale.
Est-ce vrai et reproductible?
L'expérience en ce domaine montre que c'est très fréquent, aussi longtemps que vous suivez un protocole rationnel d'acquisition.
Cette information peut alors nous être utile, d'abord pour prévenir toute nouvelle détérioration chez l'enfant et d'utiliser d'autres stratégies de traitement de réadaptation qui peuvent être très utile chez les adultes. Un exemple : la supraclusion, où les espaces libres sont toujours faibles. Si le patient a une attitude de la tête penchée en avant, vous pouvez facilement augmenter la DV de quelques millimètres sans risque, ou et même améliorer son bien-être cervical. Évidemment, ces cas doivent toujours être testées d'abord avec un enregistrement de diagnostic provisoire, en particulier puisque l'expérience en ce domaine fait toujours défaut et que la courbe d'apprentissage en est encore à ses balbutiements.
Un court aperçu, non-exhaustif, est présenté sur un cas significatif, expliqué ci-dessus.
Etude de cas

Il s'agit d'un garçon avec des maux de tête sévères, des douleurs articulaires et un blocage de l'omoplate gauche, avec déviation mandibulaire ipsilatérale. La scoliose est analysée afin de montrer que, en plus du fort sentiment de déséquilibre postural, il y a un désalignement pondéral frontal de 5 kg, avec forte intériorisation de la tête. La kinesiographie met en évidence la déviation due au blocage et une absence d'activation des muscles élévateurs de la déglutition (déglutition atypique avec interposition de la langue).
On l'équipé d'orthèses et, après seulement un mois, le déséquilibre pondéral a été annulé et la position de la tête s'est déjà améliorée.
Après 2 mois, la posture est presque normale (il n'y a que 90 jours.) La kinésiographie met en évidence (sur les orthèses) une cinématique mandibulaire presque correcte et une déglutition correcte avec activation normale des muscles élévateurs.

Fig. 3

F1g. 4

Les figures 3 et 4 montrent la récupération de la posture. Les maux de tête et douleurs scapulaires ont également disparu. Le garçon porte l'orthèse quelques mois de plus, ne voulant pas subir un traitement orthodontique, échappant à notre contrôle. Deux ans plus tard, il revient avec les mêmes symptômes que précédemment, avec un blocage mandibulaire et, à nouveau, de forts et fréquents maux de tête et douleurs au cou.
La mère nous dit que, depuis plus d'un an, il ne porte plus l'orthèse, qui a même été perdue. La scoliose est réévaluée et voici la surprise: le garçon a restitué son état, plus ou moins comme avant le traitement gnathologique, comme on le voit sur la figure 5. Sur cette photo il y a une rupture claire, de récupération et rechute.

Fig. 5

À l'heure actuelle, nos connaissances ne nous permettent pas de prédire de résultats de posture par l'occlusion, ou nous ne pouvons imaginer «redresser» l'ensemble de nos patients de cette façon, mais nous pouvons certainement penser à des liens étroits et restons ouverts aux possibilités de récupération que notre patient peut avoir dans d'autres disciplines.
En d'autres termes, nous ne commençons pas avec un traitement gnathologique pour la thérapie posturale, mais au contraire, nous pouvons suivre et surveiller l'évolution que ce traitement entraîne.
Il est dit que l'occlusion, en tant que telle, conduit à une amélioration, mais c'est l'emplacement et la fonction qui détermine l'occlusion qui provoque le changement. Une occlusion dans une position qui n'est pas la posture appropriée pourrait bien aggraver la situation de notre patient.

 

 

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