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Un nouveau matériau bio-sourcé issu des dents de calmars

Exemple de loligo vulgaris, calmar commun, dont les deux longs tentacules présentent des ventouses ornées de dents aux propriétés autoréparatrices qui sont à l´origine de ces travaux (Photo : © Hans Hillewaert).
Bénédicte Claudepierre, DTI

Bénédicte Claudepierre, DTI

mar. 26 janvier 2016

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PENN STATE, États-Unis : Les dents des calmars ont une propriété particulière qui n'est pas unique dans le monde animal, mais pour nous, humain, cette particularité est surprenante et enviable : les dents repoussent toute la vie durant et guérissent d´elles-mêmes. Une équipe de l´université d’état de Pennsylvanie (Penn State) a identifié dans les dents de certaines espèces de calmar, une protéine responsable de cette auto-guérison.

Nous connaissons surtout le calmar frit ou grillé mais les chercheurs étudient depuis bien longtemps la particularité des dents de ce teuthide. Ces dents sont spécialement robustes et ont la capacité de s´auto-réparer.

Une équipe de chercheurs du département des sciences de l’ingénierie et de mécanique de Penn State a désormais isolé et cloné le gène responsable de cette particularité, afin de produire en laboratoire par génie génétique, la protéine correspondante.

Ces protéines produites par des bactéries génétiquement modifiées ont été transformées en polymère par adjonction d´un solvant. Le solvant s´est ensuite évaporé, laissant derrière lui une matière semblable à du caoutchouc que les scientifiques ont modelé en os de chien. Dans une vidéo disponible sur Youtube, les chercheurs démontrent les propriétés uniques de ce nouveau matériau. Ils ont coupé cet os artificiel en deux pour tester ses propriétés d'autoréparation. En serrant les deux morceaux, ils ont constaté qu'une simple goutte d'eau, un peu de pression et une température de 45° suffisaient à rassembler à nouveau les deux extrémités sectionnées, mais plus impressionnant, les propriétés physiques de résistance et d’élasticité du matériau étaient restaurées.

Ces travaux prometteurs ont fait l´objet d´une publication en septembre 2015. L´article intitulé :« Segmented molecular design of self-healing proteinaceous materials » est paru en libre accès dans la revue Scientific Report du groupe de presse Nature.

Le professeur Demirel Melik qui a dirigé ces travaux, espère un jour pouvoir appliquer cette approche notamment à la guérison de plaies. C´est ce vers quoi il souhaite mettre l´accent maintenant, mais d’autres applications bien différentes pourraient voir le jour, comme le développement de sachets constitués de ce matériau autoréparable, qui pourraient remplacer les sachets plastiques si polluants. D’autres développements pourraient venir de l’utilisation combinée avec l’impression 3D, pour générer des structures complexes telles que des prothèses osseuses. Qui aurait cru que le calmar puisse être si utile ?

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