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Bientôt un premier vaccin contre la parodontite

Un nouveau vaccin pourrait bientôt aider les personnes souffrant de parodontite. Le vaccin vise à stimuler la réponse immunitaire de l'organisme, neutralisant ainsi les toxines destructrices des pathogènes parodontales. (Photo : William Ju / Shutterstock)
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lun. 12 décembre 2016

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MELBOURNE, Australie : À l’issue de 15 années de recherche sur le développement d'un vaccin contre la parodontite, des scientifiques de la section Oral Health CRC de l'Université de Melbourne publient leurs résultats prometteurs d’efficacité du vaccin. Ce vaccin pourrait conduire à réduire la nécessité de chirurgie et d’antibiotiques dans le cadre de cette maladie chronique. Selon les chercheurs, les essais cliniques pourraient potentiellement commencer sur les patients atteints de parodontite dès 2018.

Pour le professeur Eric Reynolds, directeur de Oral Health CRC et dernier auteur de l’article : « La parodontite est répandue et destructrice. Nous avons de grands espoirs grâce à ce vaccin d’améliorer la qualité de vie de millions de personnes ».

Développé en collaboration avec la société biopharmaceutique australienne CSL Limited, le vaccin cible les enzymes produites par la bactérie Porphyromonas gingivalis, l'un des principaux pathogènes parodontaux, déclenchant une réponse immunitaire. Selon les chercheurs, cette réponse produit des anticorps qui neutralisent les toxines destructrices du pathogène. On connait Porphyromonas gingivalis comme un pathogène clé, en raison de sa capacité à détruire l’équilibre des micro-organismes de la plaque dentaire, ce qui favorise le développement de maladies buccodentaires. De récentes études ont désigné la bactérie avec Treponema denticola and Tannerella forsythia comme associée très fortement à la parodontite. Le vaccin dont l’objectif est d’éviter la destruction des tissus chez les patients hébergeant Porphyromonas gingivalis, montre dans cette étude être capable sur la souris modèle de parodontite, d’empêcher le rétablissement de la bactérie dans la plaque dentaire après un nettoyage chirurgical de la gencive et un traitement antibiotique.

Actuellement, la parodontite est traitée par la suppression manuelle de la plaque toxique qui s'accumule entre la dent et la gencive, ce qui implique parfois de la chirurgie et des antibiotiques. Bien que ces mesures soient aidantes, dans de nombreux cas, la bactérie peut se réinstaller dans la plaque dentaire, provoquer un déséquilibre microbiologique, entrainer la récidive et le développement de la maladie, a déclaré le Pr Reynolds.

Les études épidémiologiques indiquent que les formes modérées à sévères de parodontite affectent environ un adulte sur trois dans le monde. Sans traitement, la maladie peut entraîner la destruction des tissus gingivaux et finalement la perte des dents.

Cette infection chronique est liée aux maladies cardiovasculaires, à certains cancers, à la polyarthrite rhumatoïde et à la démence. Mis en œuvre dans la pratique clinique, un vaccin efficace contre la parodontite pourrait donc contribuer à lutter contre la charge mondiale de ces maladies.

Les résultats de l'étude ont été publiés dans la revue NPJ Vaccines le 1er décembre dans un article intitulé « A therapeutic Porphyromonas gingivalis gingipain vaccine induces neutralising IgG1 antibodies that protect against experimental periodontitis ».

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