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Christian Couzinou : Redorer l’image de la profession

Dr Christian COUZINOU, Président de l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes
Guylaine Masini

Guylaine Masini

lun. 7 septembre 2009

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Le docteur Christian Couzinou, président sortant de l'Ordre national, a été réélu le 18 juin dernier pour un deuxième mandat. C'est l'occasion de faire avec lui le point sur les dossiers : image de la profession, numerus clausus, répartition régionale, reconnaissance des assistantes dentaire…

Quelque chose a changé à l’Ordre depuis l’arrivé de Christian Couzinou. Dans un style qui allie décontraction avec maîtrise des dossiers, l’ex-trésorier national (de 2001 à 2007) connaît bien la maison (impliqué au niveau départemental depuis 1972) et la profession. Sa réélection (et même s’il était le seul candidat) montre que son efficacité est également reconnue par ses pairs. Parmi les nombreux dossiers dont l’ordre à la charge, l’image de la profession est plus que jamais d’actualité.
Une image écornée
En effet, une série de reportages télévisés et d’articles de presse grand public ont récemment malmené notre image auprès du public. Cette polémique se rajoute aux attaques ou maladresses régulières des médias envers la profession qui avait pris l’habitude de ne pas réagir. De nombreux confrères s’en émeuvent d’ailleurs régulièrement dans les réunions professionnelles ou les forums Internet. Aujourd’hui, l’Ordre et l’Association dentaire française entendent lancer une campagne de communication grand public pour enfin ouvrir un dialogue avec les Français. « Il s’agit de nous montrer tels que nous sommes : une profession ouverte à la modernité médicale, soucieuse de la sécurité des soins et respectueuse de l’éthique. » Un changement de ton déjà engagé depuis le début de son mandat. Les attaques subies par les médias grand public décident la profession, dans un rare consensus, à sortir de sa réserve et à communiquer pour redorer une image écornée. « Notre objectif est de fournir à chaque praticien, dans chaque cabinet, la possibilité de relayer le message que nous allons diffuser dans la presse grand public », explique le Dr Couzinou. « Nous devons valoriser notre image de soignant, comme le font nos confrères en Allemagne par exemple, mais nous devons également souligner notre rôle sociétal ; il faut se rappeler qu’un chirurgien-dentiste aide ses patients à se sentir bien dans leur peau en leur permettant de rire, de manger et d’aimer ! Nous participons à rendre les gens heureux : il est important de s’en convaincre. »
Les patients nous font une confiance totale
Pour mener à bien cette campagne-choc, une agence à été mandatée et une enquête d’opinion (réalisée par OpinionWay) a été diligentée. Le résultat satisfait pleinement le président du conseil de l’Ordre : les Français ont « totalement confiance » en leur praticien (en ce qui concerne la qualité des soins, la traçabilité, la stérilisation…). C’est la profession « en général » qui subit une désaffection populaire largement confortée par les dernières attaques des médias grand public. Contre des « enquêtes » à charge, « proches de la diffamation », la profession se serre les coudes et se tient vent debout dans une campagne commune (ONCD, ADF, UFSBD, CNSD, UJCD) à venir. « La campagne a réuni toutes les instances de la profession pour répondre à nos détracteurs en donnant notre vision du chirurgien-dentiste », se réjouit Christian Couzinou.
Début octobre, des pleines pages dans le Monde, le Figaro, l’Équipe, Libération, mais encore dans la presse quotidienne régionale, reprendront notre credo : “Rire, aimer, manger, communiquer !” et un site Internet spécialement dédié va être mis en ligne. Le point d’orgue de cette opération aura lieu lors du congrès ADF. Chaque praticien recevra également les affiches pour poursuivre la campagne. Nous sommes tous concernés et avons chacun un rôle à jouer. » Toujours praticien en exercice, le Dr Couzinou est parfaitement en prise avec les préoccupations quotidiennes du chirurgien-dentiste ; « C’est indispensable pour continuer à avoir des idées, estime-t-il et faire évoluer la profession. » Outre l’image de la profession, l’augmentation du numerus clausus général est l’un de ses chevaux de bataille. En juin 2009, il est passé de 1 047 à 1 100, et Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, s’est engagée à le porter à 1 300 dans les cinq ans à venir.
Investir les régions
« Il faut créer des postes de praticiens hospitaliers et des fauteuils supplémentaires. Certaines régions sont véritablement désertes » (notamment la Picardie, le Centre, le Nord, la Haute-Normandie et la Basse-Normandie…), déplore-t-il. Nous souhaitons mettre en place un numerus clausus régionalisé où les augmentations auront prioritairement lieu dans ces zones abandonnées.
Notre objectif est de développer l’enseignement de la chirurgie dentaire en France : sept régions n’ont pas de faculté d’odontologie et souffrent, logiquement, d’une pénurie de chirurgiens-dentistes. Nous aimerions ouvrir dans les CHU de ces régions, des services d’odontologie où les étudiants de 6e année d’autres facultés iraient travailler. Nous avons commencé à Dijon où l’expérience s’est révélée concluante : les équipements, à la pointe de la technologie, attirent les étudiants …
Nous avons en France en ce moment, 65 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants, et si le numerus clausus n’était pas changé en 2030 nous serions à 40 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants, c’est tout le coeur de notre travail…» Augmenter le numerus clausus, obtenir la spécialité en chirurgie buccale, inscrire les assistantes dentaires au Code de la Santé publique et redorer l’image de la profession sont les missions des trois prochaines années à venir du président de l’ONCD. À suivre !
 

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