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Interview : "Un consensus de la communauté implantaire en dentisterie"

Dr Theodoros Kapos (DTI/Photo : Annemarie Fischer)
Daniel Zimmermann, DTI

Daniel Zimmermann, DTI

jeu. 12 avril 2012

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Le Dr Theodoros Kapos (trente-cinq ans) de la Faculté de médecine dentaire de l’Université d’Harvard à Boston (Harvard School of Dental Medicine), a récemment été élu président du Comité Junior de l'Association européenne pour l'ostéo-intégration (EAO). Dans cette interview exclusive, il parle avec Dental Tribune ONLINE, des projets actuels et futurs du Comité, et de leur impact potentiel sur l'avenir de la chirurgie implantaire.

Dental Tribune ONLINE : Le Comité Junior est un phénomène relativement nouveau de l'EAO. Pouvez-vous expliquer son concept ?

Dr Theodoros Kapos : la décision de mettre en place un comité junior est venu du conseil d'administration de l'EAO. L'idée était de créer un nouvel organe au sein de l'organisation qui pourrait soutenir le conseil d'administration avec de nouvelles idées et des concepts révolutionnaires.

Comme le concept de notre groupe était en évolution, nous avons également centré nos efforts sur la mise en place d'un réseau entre les jeunes dentistes en Europe. Le continent européen est en constante évolution et les frontières qui nous séparaient existent de moins en moins. Avoir accès à un réseau de jeunes cliniciens et chercheurs à l'échelle européenne, pourrait modifier notre profession. Les jeunes scientifiques qui travaillent sur des projets similaires auront la chance d'initier des collaborations à un stade très précoce et de poursuivre leurs projets pour les années à venir.

Comment pensez-vous mettre cette idée en pratique ?

Il y a plusieurs choses que nous avons faites ou envisageons de faire à cet égard. Un exemple est le lancement de notre projet Summer Camp, un événement qui vise à réunir aux jeunes cliniciens et chercheurs du domaine de la dentisterie implantaire pendant quelques jours, dans le but de partager des idées et de parler des développements futurs de la dentisterie. Il s'agit d'un événement financé entièrement par l'EAO, dans une atmosphère complètement libre-pensée. En 2010, nous avons réuni 40 personnes et en 2012, nous prévoyons de lancer le second Summer Camp.

Vous venez d'être élu président de la commission junior pour les deux ans à venir. Quel sera votre objectif principal ?

Outre le Summer Camp 2012, le Comité junior organisera une session plénière pour le prochain congrès annuel de l'EAO, qui aura lieu à Copenhague, au Danemark. Cette session sera un événement unique et intéressant. Je ne peux pas vous donner de détails à ce stade mais je peux vous promettre que ce ne sera pas une conférence typique. Nous voulons faire réfléchir les gens d'une manière complètement différente, sur l'avenir de la dentisterie implantaire, et pour cette raison, nous prévoyons de présenter certains sujets révolutionnaires.

En outre, le Comité junior sera impliqué dans la traduction des résultats cliniques de la Conférence de Consensus EAO, qui a eu lieu en février 2012. Notre tâche sera de traduire pour le praticien généraliste, les conclusions pertinentes de la réunion d'une manière qui soit facile à comprendre.

Au sujet de l'avenir de l'implantologie, y a-t-il quelque chose en particulier qui vous a impressionné lors du congrès EAO de cette année ?

Ce qui m'a le plus impressionné, au cours de ce congrès, est la rapidité de l’évolution technologique. Vous pouviez vous en rendre compte, simplement en vous promenant dans la zone d'exposition. Il y a tellement d’applications de technologie dentaire qui n'étaient pas disponibles il y a deux ans, comme les empreintes numériques ou la reconstruction 3-D des patients sur un ordinateur.

Il y avait aussi beaucoup de projets de recherche présentés dont je n'étais pas au courant. Par exemple, j'ai présidé une des sessions de communication orale, au cours de laquelle le Dr Carlo Galli, des États-Unis, a pris la parole sur un produit de chlorure de lithium, qui pourrait potentiellement améliorer la différenciation des ostéoblastes sur des surfaces de titane hydrophiles. Ce concept semble très prometteur.

Il est aussi encourageant et excitant de voir que l'EAO attire des scientifiques venant d’autres pays que l'Europe. Le congrès EAO donne à ces scientifiques l'occasion de présenter leur travail, nous donnant ainsi un aperçu de ce qui se passe dans le reste du monde par rapport à la recherche dentaire implantaire.

Où voyez-vous le domaine de l’implantaire dans les 20 ans à venir ?

Nous avons atteint un point où la technologie évolue si rapidement qu'il est devenu difficile pour les cliniciens en médecine dentaire d'évaluer les résultats de certaines modalités de traitement. Prenez la dentisterie numérique, par exemple. Cette technologie a le potentiel de simplifier les procédures, mais il n'a pas encore été déterminé si son application générera garantira des résultats de longue durée dans la bouche du patient. Je pense qu’à l’avenir, la tâche principale des chercheurs devrait être d'évaluer les concepts actuels en vue de déterminer si nous sommes devenus trop agressif avec certaines de ces applications.

Un autre défi auquel nous sommes confrontés est la traduction des découvertes scientifiques. Les chercheurs arrivent souvent à des résultats cliniques ou des recommandations dont les cliniciens pratiquant ne sont pas au courant. De plus, lorsque les dentistes connaissent ces résultats, ils ne sont souvent pas traduits correctement. Les cliniciens ont besoin d'informations pertinentes qui soient cliniquement applicables dans leur cabinet, et la communauté scientifique devrait être en mesure de fournir ces informations de façon appropriée. Le but ultime est de voir les dentistes donner des soins dentaires basés sur des preuves cliniques mises à jour.

Comment voyez-vous votre rôle dans tout cela ?

Le Comité junior ne souhaite pas devenir un groupe d'experts inaccessible. Nous voulons rencontrer les autres et, en même temps qu’ils puissent nous rencontrer. Nous voulons que les jeunes professionnels des soins dentaires contribuent au débat scientifique. L’objectif final est de réunir les futurs décideurs et d'étendre notre réseau. Cela devrait conduire à quelque chose qui bénéficiera non seulement l'EAO, mais qui pourra également aboutir à un consensus entre la communauté de la dentisterie implantaire en Europe et dans le monde.

Merci beaucoup pour cet entretien.

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