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Le Dr Charles Toledano nous accueille à Paris pour l’ADF 2025, où clinique, expérience et formation continue se rencontrent au Palais des Congrès. (Image: Givaga/Adobe Stock)

Dentiste omnipraticien expérimenté et pédagogue passionné, le Dr Charles Toledano dirige l’ADF 2025 en tant que directeur scientifique. Fort de trois décennies d’exercice libéral à Strasbourg et de vingt ans d’enseignement, il a conçu avec un comité d’experts de 11 membres un programme clinique, pratique et concret—utile à chaque étape de la carrière. Les nouvelles séances « 100 % clinique » mêlent vidéo immersive et parcours de cas, tandis que des « flashs recherche » de 10 minutes ancrent les techniques dans les preuves, et que des masterclass de six heures en petit groupe favorisent le débat et l’apprentissage pratique. Une séance Prestige de trois heures est consacrée au recul clinique, en confrontant réussites et échecs en implantologie, parodontologie et prothèse sur 20 à 30 ans de suivi. L’agenda met aussi l’accent sur la prise en charge en équipe et les dimensions psychosociales de la douleur et de l’anxiété, avec des contenus pensés pour les assistant(e)s dentaires comme pour les cliniciens. Dans cette interview, il évoque les principes qui sous-tendent le programme de cette année—et les valeurs qui maintiennent l’omnipratique en son cœur.

Dr Toledano, lorsque vous avez été invité à piloter l’ADF 2025, quel principe personnel a guidé vos premières décisions en tant que directeur scientifique ?
Je fais de l’enseignement depuis plusieurs années mais je suis d’abord et avant tout un omnipraticien dans mon cabinet libéral, avec la nécessité de formation continue que cela implique, avec la nécessité de savoir gérer une équipe, avec les contraintes administratives afférentes, avec des besoins en matériel, avec des questions sur l’avènement de l’intelligence artificielle, etc. Mon objectif était donc très pragmatique, répondre aux besoins et aux questions de l’ensemble des praticiens pour leur permettre de faire les choix judicieux avec une mise en pratique immédiate dès leur retour au cabinet.

Mon objectif en créant le programme était de répondre aux besoins et aux questions de l’ensemble des praticiens pour leur permettre une mise en pratique immédiate dès leur retour au cabinet.

Mon objectif en créant le programme était de répondre aux besoins et aux questions de l’ensemble des praticiens pour leur permettre une mise en pratique immédiate dès leur retour au cabinet.

Qu’aimez-vous le plus dans l’omnipratique, et comment avez-vous pensé le programme pour la pratique de terrain ?
J’ai une forte orientation en dentisterie esthétique et préservatrice et c’est évidemment un grand plaisir de redonner le sourire à mes patients en leur enlevant un complexe. J’ai cependant bien conscience que la plupart des praticiens qui viennent au congrès de l’ADF sont des omnipraticiens et, avec mon comité scientifique composés d’experts très reconnus dans leurs disciplines, nous avons eu à cœur de garder à l’esprit que nous devons répondre à des praticiens qui ne sont pas tous des spécialistes. La clinique est donc le cœur de notre programme et nous avons été attentifs à ce que chaque séance puisse apporter à chaque participant un plus applicable rapidement.

À l’ère des cas « parfaits » sur les réseaux sociaux, pourquoi miser une séance prestige de trois heures sur des décennies de suivi clinique, et quels mythes souhaitez-vous bousculer ?
Nous avons l’habitude de voir des cas cliniques magnifiques publiés sur les réseaux sociaux par de jeunes praticiens talentueux, tant en clinique qu’en photographie, mais qu’en est-il du vieillissement ou de la stabilité de ces traitements. Si ces traitements donnent envie, ils doivent être expliqués, argumentés scientifiquement et réfléchis en relation avec notre expérience clinique.

Cette séance prestige donne donc la parole à neuf conférencières et conférenciers expérimentés et reconnus, pour nous parler franchement de leurs réussites et de leurs échecs, et pour nous donner des conseils cliniques au seuil de leur expérience.

Cette thématique me semble tellement importante que j’ai voulu cette séance gratuite et accessible à l’ensemble des visiteurs de l’exposition, même sans inscription au congrès. Donc rendez-vous à tous dans le grand amphithéâtre jeudi matin de 9h à 12h.

Vous introduisez des formats « 100 % clinique », des flashs de recherche et des masterclass en petit groupe. Quelle était votre objectif ?
La formation continue apporte plaisir et sérénité au cabinet. Nous avons souhaité mettre en place des formats de séance qui répondent à la plupart des besoins de chacun avec beaucoup de vidéos cliniques, une interactivité poussée avec les enseignants et toujours un argumentaire scientifique permettant de comprendre les fondamentaux des différentes thérapeutiques.

L’ADF prospère grâce aux échanges intergénérationnels. Qu’est-ce que les plus jeunes vous ont appris durant la curation — et qu’enseignent encore les cliniciens chevronnés ?
Les nouvelles technologies créent indubitablement un fossé générationnel. En parallèle rien ne remplacera l’expérience clinique comme je l’ai déjà mentionné. Notre profession a évolué, les cabinets grossissent et les générations se mélangent de plus en plus. Ce mélange dope les échanges professionnels, pousse à des remises en question, et motive chacun à progresser.

“Nous avons l’habitude de voir des cas cliniques magnifiques publiés sur les réseaux sociaux par de jeunes praticiens talentueux, ... mais qu’en est-il du vieillissement ou de la stabilité de ces traitements.”

Au-delà de la dentisterie, des domaines comme l’art, le design ou la musique influencent-ils votre regard clinique ?
J’ai souvent pensé que si je n’avais pas été dentiste, j’aurais été architecte. J’aime l’idée de construire, de créer, de gérer un travail en étant le maître d’œuvre.

J’aime le respect des proportions et des normes et en même temps le charme de l’asymétrie et des petites imperfections.

La dentisterie esthétique nécessite une maîtrise opératoire de l’ensemble des intervenants et oblige chacun à donner le meilleur de soi-même à chaque étape. J’aime cette idée.

Quels principes guident votre jugement quand l’esthétique rencontre l’exigence de conservation tissulaire ?
La dentisterie esthétique est basée sur la préservation tissulaire. La préservation tissulaire permet la dentisterie esthétique.

La dentisterie adhésive en est certainement le meilleur exemple. Elle permet des résultats plus pérennes et moins invasifs, mais nécessite des protocoles clairs et une mise en œuvre rigoureuse. La formation continue permet de comprendre et de mettre en œuvre sereinement ces thérapeutiques. Alors nous vous attendons nombreux car ce congrès a été conçu pour vous.

Note éditoriale:

Vous trouverez plus d’informations sur le congrès sur le site adfcongres.com.

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