WARDHA, Inde : L’utilisation de la toxine botulique (TB), communément appelée Botox, gagne du terrain dans le domaine dentaire, offrant des avantages à la fois thérapeutiques et esthétiques. Bien que d’abord connue pour ses applications esthétiques, la TB s’est imposée comme un outil polyvalent en dentisterie, permettant de traiter divers problèmes de santé bucco-dentaire. Une récente étude menée en Inde a passé en revue ses applications actuelles, reflétant une tendance plus large vers des soins holistiques pour les patients.
Applications actuelles en dentisterie
La toxine botulique est principalement connue pour ses traitements esthétiques, tels que le remodelage du visage et de la mâchoire, ainsi que la réduction des rides. Cependant, ce médicament est désormais couramment utilisé en soins dentaires, pour traiter plusieurs affections buccales. L’étude menée en Inde a mis en lumière une augmentation notable des traitements à base de TB parmi les professionnels dentaires.
Par exemple, les auteurs ont souligné que la TB est utilisée pour traiter le bruxisme et les troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) en relaxant les muscles masséters, ce qui réduit le serrement et le grincement des dents, entraînant une amélioration significative du soulagement de la douleur et de la fonction mandibulaire. Pour les patients atteints de bruxisme ou de troubles de l’ATM qui ne répondent pas bien aux alternatives thérapeutiques classiques, les injections de TB offrent une thérapie peu invasive qui aide à supprimer l’activation des tissus mous, à réduire la tonicité musculaire et à diminuer considérablement la gravité des symptômes.
De plus, les auteurs ont rapporté que la TB peut favoriser des résultats positifs pour les implants dentaires pour les mêmes raisons. L’une des principales causes d’échec des implants est le manque d’ostéointégration, parfois dû à des forces masticatoires excessives chez les patients présentant des habitudes masticatoires anormales.
Les injections de TB trouvent également leur application en chirurgie pour les fractures orales et maxillo-faciales, en atténuant la tension dans les muscles hyperactifs de l’appareil parodontal lors des interventions parodontales.
Les auteurs ont également noté que les injections de TB effectuées pendant une intervention chirurgicale réduisent l’activité musculaire, diminuent la tension et favorisent une meilleure cicatrisation au niveau du site opératoire.
L’étude a également signalé l’utilisation de la TB pour réduire l’apparence d’un sourire gingival excessif en relaxant les muscles de la lèvre supérieure, ainsi que pour traiter diverses affections impliquant les glandes salivaires et le trismus.
« Dans les situations où le patient ne répond pas aux méthodes thérapeutiques moins intrusives, ou en complément de celles-ci, la TB a indéniablement démontré son utilité significative dans les soins aux patients », ont conclu les chercheurs. Cependant, ils ont mis en garde : « Le dentiste pratiquant cette procédure doit s’assurer qu’elle relève de son champ de compétence et qu’il ou elle est qualifié(e) pour gérer d’éventuels effets secondaires, en plus de l’administrer. »
Tendances du marché
Selon iData Research, le marché mondial de la toxine botulique A (TB A), le type de TB le plus couramment utilisé pour les traitements médicaux et esthétiques, était estimé à près de 6,6 milliards de dollars US (6 milliards d'euros)* en 2022. Il devrait croître à un taux de croissance annuel composé de 6,5 %, atteignant environ 10,2 milliards de dollars US (9,28 milliards d'euros) d'ici 2029. Cette croissance est principalement alimentée par la popularité et l'acceptation croissantes des procédures esthétiques minimales invasives, telles que les injections de produits de comblement.
Directives et réglementations
Le cadre juridique régissant les traitements à base de toxine botulique (TB) varie considérablement à travers le monde, influencé par les réglementations régionales et les directives professionnelles. Aux États-Unis, les conseils dentaires des États régulent son utilisation, et les exigences diffèrent significativement d’un État à l’autre. Au Texas, par exemple, seuls les chirurgiens oraux et maxillo-faciaux sont autorisés à utiliser la TB à des fins thérapeutiques et esthétiques. En Californie, l’utilisation de la TB par les dentistes généralistes est limitée aux traitements dentaires uniquement. Seuls les chirurgiens oraux titulaires d’un permis de chirurgie esthétique faciale élective peuvent offrir ces services exclusivement à des fins esthétiques. Selon l'American Academy of Facial Esthetics, environ 7 % à 8 % des dentistes en Amérique du Nord proposent actuellement des traitements à base de TB à des fins esthétiques, et ce chiffre augmente régulièrement.
Dans de nombreux pays européens, l’administration de TB par les dentistes généralistes est autorisée, à condition qu’ils respectent des exigences strictes en matière de formation et de réglementation. En Allemagne, par exemple, les dentistes sont autorisés à effectuer uniquement des traitements qui relèvent du domaine de la dentisterie. Concrètement, cela signifie que les dentistes peuvent administrer des traitements à base de TB uniquement si ceux-ci ne dépassent pas la bordure rouge des lèvres. Des réglementations similaires s’appliquent en Australie, par exemple.
Alors que les traitements à base de TB s’intègrent de plus en plus dans la pratique dentaire, il est essentiel pour les praticiens de comprendre les aspects juridiques et pratiques. Grâce à ses nombreuses applications thérapeutiques et esthétiques, la TB constitue un ajout précieux aux soins dentaires, promouvant une approche holistique du bien-être des patients.
L'étute intitulée « Botox: Current and emerging trends for dental practitioners in esthetic dentistry », a été publiée en ligne 8 juillet 2024 dans Cureus.
Note éditoriale:
* Calculé sur la plateforme OANDA, le 29 mars 2023.
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