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L’ONCD porte plainte contre un dirigeant d’une école « France denturiste »

C'est maintenant à la justice de trancher, suite au dépôt de plainte de l'ONCD contre l'école de denturistes qui vient de s'installer en France. (Photo : Shutterstock/Proxima Studio)

ven. 22 mars 2024

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PARIS, France : L’histoire remonte au printemps 2023, à la suite de l’interview de Thierry Supplie sur FM-Business et à l’annonce d’une implantation locale d’une école de denturiste en région parisienne. L’Ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD) a alors adressé plusieurs courriers de réclamations aux dirigeants de l’école alertant sur la non-reconnaissance du métier de denturiste en France. C’est à l’annnonce de la tenue des examens de la première promotion de denturiste 2022/2023 que l’ONCD a décidé de porter plainte contre plusieurs personnes impliquées dans ce projet.

Sur le site internet de France-denturiste on peut lire la définition suivante du terme denturiste : « terme employé en Europe (il vient du mot anglais « denturist »), mais on dit plus couramment denturologiste. C’est le seul professionnel qui réalise à la fois la conception (avec analyse et prise d’empreintes sur le patient), la fabrication et la pose de prothèses amovibles, et effectue leur réparation. Il intervient lorsque tous les soins dentaires sont terminés, mais il dispose cependant de connaissances médicales lui permettant d’identifier et signaler un risque de pathologie pour réadresser le patient au médecin ou praticien traitant. »

L’apparition de ce métier non reconnu en France, à savoir « denturiste » vise à combler un manque de chirurgiens-dentistes dans certaines régions. Lors de son interview, Thierry Supplie promettait une pratique dentaire moins couteuse et plus respectueuse de l’environnement, des prothèses de fabrication française et des professionnels de santé mobiles pour tous les patients, même ceux à mobilité réduite. Si l’annonce a été accueillie de manière positive par certains élus locaux, l’ONCD a immédiatement réagi par divers courriers adressés aux dirigeants de l'école et a décidé fin février de porter plainte. Dans la lettre de mars, l’ONCD rappelle « que les 'denturistes' ne sont pas une profession reconnue et autorisée en France. On précisera aussi qu’aucun texte n’est aujourd’hui envisagé par les pouvoirs publics visant à la création d’un tel métier. »

Au Canada, le denturiste est habilité à exercer. En France, c’est le prothésiste dentaire qui travaille en binôme avec le chirurgien-dentiste, à moins que ce dernier ne réalise lui-même certaines prothèses en impressions 3D au cabinet dentaire. Il y a peu de temps, les textes de lois ont validé la création du métier d’assistant dentaire de niveau deux. Si l’assistant dentaire de niveau deux a la possibilité d’effectuer certains actes médicaux, il travaille sous la supervision du chirurgien-dentiste et le lien de subordination entre l’assistant et le chirurgien-dentiste est obligatoire.

Dans sa lettre de mars, l’ONCD précise que : « À ce jour, toute intervention dans la sphère oro-faciale opérée par un individu qui ne serait pas chirurgien-dentiste est considérée, tant par l’Ordre qu’au regard de la loi, comme un exercice illégal. »

Quelques lignes plus loin, l’ONCD rappelle que « la personne souhaitant exercer la profession de chirurgien-dentiste doit être titulaire d’un diplôme, d’un certificat ou d’un titre prévu par la loi et être inscrit au tableau de l’Ordre. »

L’ONCD porte plainte et s’étonne de devoir déjà répondre à des questions de certaines caisses locales d’assurance maladie qui s’interrogent sur les modalités, le statut et la prise en charge des actes effectués par des « denturistes ».

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