Prix de thèse ADF/Dentsply Sirona 2024 – Une discipline immergée dans un monde en pleine révolution

« Le prix ADF Dentsply Sirona 2024, pour sa 27^e édition, nous offre une fois de plus l’occasion de se retrouver et de vivre non seulement un temps scientifique fort mais aussi celui de belles découvertes tant dans les travaux de thèse présentés, toujours de plus en plus excellents. Cette année n’a pas dérogé à cette maxime pour une année nationale très olympique « Plus vite, plus haut, plus fort et ensemble ». Je remercie tous les candidats, sans leur dynamique rien ne serait, et l’ensemble des membres du jury avec en premier Olivier Huck qui m’a accompagné tout au long des étapes de la sélection en tant que futur président de ce prix, a souligné le président du jury en préambule de la remise des prix.

Cette année nous avons reçu 68 propositions de candidatures et nous avons retenu et auditionné 12 candidats. Tous aussi méritants les uns que les autres car beaucoup sont déjà publiants. Je les remercie ici vivement avec leurs directeurs de thèses, pour la qualité de leurs présentations et la pertinence des échanges avec le jury, et leur excellent état d’esprit. Cette année, nous avons pu aussi constater combien notre discipline est de plus en plus ouverte, immergée dans un monde en pleine révolution qui allie de plus en plus de nouvelles technologies, d’innovations dans l’information, la communication.

Une fois de plus, le prix ADF Dentsply Sirona reste un espace de liberté, d’étonnements, de révélations où grâce à l’échange riche et vivant entre jury et candidats, sans aucun algorithme de correction mais avec le seul plaisir de la « disputatio », de la confrontation des connaissances, nous avons assisté à un florilège de travaux de grande qualité » a-t-il précisé.

Douze candidats (quatre en recherche, cinq en scientifique et trois en culturel) ont présenté leurs travaux devant un jury pluridisciplinaire composé d’experts représentant les disciplines abordées dans les thèses retenues. Ce jury réunissait cette année Olivier Huck (parodontologie – chirurgie), Didier Griffiths (ergonomie — environnement professionnel), Patrick Simonet (prothèse – implantologie), Elisabeth Dursun (odontologie pédiatrique), Kadiatou Sy (recherche – sciences fondamentales et OCE), Marion Canonica (chirurgie orale – médecine orale). À l’issue de la délibération du jury, les quatre thèses retenues sont :

Dans la catégorie « Recherche », le premier prix recherche a été attribué à Julien Delhom de l’UFR d’odontologie de Toulouse qui a présenté un travail de très haut vol en biologie orale sur l’ingénierie cellulaire du parodonte par greffe autologue de cellules mésenchymateuses du tissu adipeux : preuve de concept sur un modèle préclinique de parodontite canine spontanée. « Il suffit de repenser que demain le domaine des cellules souches appliquées à la biologie orale permettra de reconstituer ad-integrum des tissus même si le parodonte ou les muqueuses sont très affectées par les maladies et le vieillissement. Grâce à des expérimentations animales sur chien âgé, nous avons pu suivre la manière dont la régénération tissulaire peut être booster par ces cellules mésenchymateuses au point de se poser la question du rajeunissement parodontal, ce qui n’est pas sans déplaire à la vision futuriste de ne plus perdre jamais de dent », a commenté Jean Valcarcel. Sa thèse a été menée sous la direction du professeur Philippe Kémoun. Cette distinction offre à Julien Delhom la chance de présenter son travail lors du meeting annuel de l’American Association for Dental, Oral and Craniofacial Research (AADOCR) qui se tiendra à San Diego aux États-Unis en 2026.

Le second prix recherche a consacré la thèse de Vanessa Biascamano de l’UFR d’odontologie de Bordeaux, menée sous la direction du professeur Adrien Naveau, sur le développement d'un modèle prédictif basé sur la craniométrie, pour déterminer la dimension verticale d’occlusion à l'aide de la distance oreille-œil / nez-menton dans la population française. « Ce sujet très spécifique, ardu, nous a permis de voir que nos notions sur la dimension verticale d’occlusion était restrictive, limitée à quelques outils de mesure proche du pied à coulisse ou de l’expression orale pour définir celle-ci, alors que des points de mesures nouveaux, sur l’œil, le nez mais aussi l’oreille pourraient être mieux exploités par l’imagerie pour mieux cerner notre véritable dimension verticale. Ce sujet basé sur une étude multicentrique, qui promet d’avoir des applications nouvelles et d’enrichir nos connaissances sur ce domaine de la dimension verticale, démontre que nos concepts et dogmes cliniques doivent encore évoluer, de la prothèse à l’occlusodontie », a souligné le président du jury.

Dans la catégorie « sujets scientifiques, cas ou situations cliniques et/ou médicaux d’intérêt », le jury a consacré Marion Crest de l’UFR d’odontologie de Marseille, pour son travail sur la régénération parodontale des défauts infra-osseux par l’utilisation d’acide hyaluronique : revue narrative de la littérature et présentations de cas cliniques. « Un travail fouillé et dense qui a montré l’intérêt de l’usage de l’acide hyaluronique pour assurer la stabilité parodontale et la régénération osseuse dans de multiple situations avec un produit plus consensuel que tous les produits sanguins, posant des questions philosophico-éthiques. Le sujet a présenté une belle application de l’acide yaluronique à conserver la santé parodontale », a fait remarquer Jean Valcarcel. Ce travail a été mené sous la direction du docteur Arthur Brincat.

Dans la catégorie « sujets de sciences humaines, culturels ou en rapport avec l’environnement ou le contexte professionnel », le jury a décerné le prix à Simon Girardin, de l’UFR d’odontologie de Nancy, sur l’installation des jeunes chirurgiens-dentistes en zones sous-dotées : état actuel et résultats régionaux d’une enquête observationnelle à l’échelle nationale. Les différents leviers de dynamisation de l’attractivité d’un territoire au travers d’exemples locaux. « Ce travail a mis en lumière la multiplicité des critères sur les raisons de l’installation en région. L’attractivité sur les territoires est une affaire complexe où de plus en plus le bien-être, la sécurité et l’isolement sont des points forts de sélection avec toujours en idée que la méconnaissance de notre pays joue aussi », a indiqué le président du jury. Son travail de thèse a été mené sous la co-direction des professeurs Céline Clément et Kazutoyo Yasukawa.

Une récompense de 5 000 euros est répartie entre les lauréats. Ce prix de thèse est ouvert chaque année à partir du mois d’avril aux jeunes praticiens venant de soutenir leur thèse de doctorat d’exercice en chirurgie dentaire.

Tous les doctorants peuvent d’ores et déjà proposer leur candidature auprès de l’Association dentaire française pour le futur prix  2025 par e-mail : info@adf.asso.fr.

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