LONDRES, Royaume-Uni : Les lésions de furcation de grade III représentent l’un des défis les plus complexes en parodontologie, et les données scientifiques permettant de guider leur traitement demeurent limitées. Pour combler cette lacune, une étude de faisabilité a exploré un protocole d’essai innovant et adaptatif, afin d’évaluer les résultats du traitement de ces lésions. En adoptant une approche SMART (Sequential Multiple Assignment Randomised Trial [Essai randomisé à assignations multiples séquentielles]), les chercheurs ont cherché à déterminer si un parcours thérapeutique dynamique et réactif pouvait améliorer à la fois les résultats cliniques et ceux rapportés par les patients.
L'étude comprenait vingt adultes présentant au moins une molaire avec une lésion de furcation de grade III. Les participants ont été randomisés dans un premier temps pour recevoir soit un traitement parodontal non chirurgical, soit un débridement à lambeau ouvert. Après six mois, la réponse au traitement a été évaluée à l’aide d’un critère de jugement combiné, prenant en compte la réduction de la profondeur des poches parodontales et des évaluations de santé rapportées par les patients. Les participants ne répondant pas aux critères de succès prédéfinis ont ensuite été de nouveau randomisés pour recevoir un traitement complémentaire — reproduisant ainsi l’adaptation progressive observée en pratique clinique réelle — puis suivis pendant six mois supplémentaires, complétant ainsi une période d’étude de 12 mois.
Généralement applicable dans le domaine de la recherche médicale, cette conception SMART a permis à l’essai d’évaluer non seulement l’efficacité de chaque traitement pris individuellement, mais aussi la pertinence de parcours de soins progressifs, pour les patients ne répondant pas au traitement initial. Il s’agit d’ailleurs de l’une des premières applications de la méthodologie SMART en parodontologie, offrant une vision plus nuancée des résultats thérapeutiques, en tenant compte des non-répondeurs et en adaptant les interventions de suivi en conséquence.
D’un point de vue clinique, l’étude apporte des enseignements concrets. Le débridement à lambeau ouvert a entraîné une réduction statistiquement plus importante de la profondeur de sondage, par rapport à la thérapie parodontale non chirurgicale après les six premiers mois. Cependant, les taux de succès étaient relativement comparables (70 % pour le débridement à lambeau ouvert, 60 % pour la thérapie non chirurgicale), soulignant qu’une approche personnalisée et progressive — débutant par une thérapie non chirurgicale — reste appropriée même dans les cas difficiles de lésions de furcation de grade III, en particulier lorsque les résultats rapportés par les patients sont favorables. De plus, l’étude insiste sur l’importance d’intégrer les résultats rapportés par les patients dans l’évaluation du traitement, traduisant un mouvement vers des soins centrés sur le patient.
L'étude intitulée « Clinical and patient-reported outcomes in Grade III furcations: A randomized feasibility trial with SMART design », a été publiée en ligne le 4 juin 2025 dans le Journal of Clinical Periodontology, avant d’être publié dans un numéro.
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