DT News - France - Détection de la carie dentaire : il y a-t-il quelque chose de nouveau ?

Search Dental Tribune

Détection de la carie dentaire : il y a-t-il quelque chose de nouveau ?

Transillumination avec lumière de diagnostic SDI et collimateur. (DTI/Photo : University of Melbourne, Australie)
Pr David J. Manton, Australie

Pr David J. Manton, Australie

ven. 1 novembre 2013

Enregistrer

La carie dentaire est encore dans le monde, l'une des maladies les plus répandues, bien qu’évitable. Il y a de plus en plus de preuves que ceux qui ont des problèmes de santé orale ont aussi des problèmes de santé générale. Qu’il y ait un lien de causalité ou une association avec d'autres cofacteurs est encore à déterminer.

Même si une grande partie de la population des pays développés a vu une amélioration de leur santé bucco-dentaire au cours des trois ou quatre dernières décennies, les personnes appartenant à certains groupes, tels que les groupes socio-économiques inférieurs et médicalement compromis, ont un risque élevé de développer des caries dentaires. Il y a eu un changement de philosophie sur ce qui est considéré comme étant un traitement approprié, avec l'abandon du modèle chirurgical en faveur d’un modèle de gestion de la maladie, souvent qualifié de dentisterie à intervention minimale. À la suite d’une diminution de l’incidence des caries, la sensibilité du diagnostic des caries a aussi été réduite. Un diagnostic précoce est essentiel, car il permet une intervention pour reminéraliser ou guérir la lésion carieuse, tout en considérant également les facteurs de risque de caries et en entreprenant des actions préventives, telles que le scellement des fissures.

La carie dentaire est une source de confusion pour beaucoup en raison du milieu médical, qui utilise le même terme pour désigner à la fois le processus de la maladie et le résultat de ce processus. Une distinction doit être faite entre les trois processus, distincts mais liés entre eux : le diagnostic de la carie dentaire, la détection d'une lésion carieuse et l'évaluation de cette lésion. Bien que le diagnostic des caries comprenne l’évaluation globale de l'individu, compte tenu de tous les facteurs de risque de caries, tels que les facteurs personnels et sociaux, les facteurs environnementaux oraux et les facteurs quotidiens qui contribuent directement au risque de carie chez l'individu et sur la surface de la dent spécifique, la détection des caries implique l'utilisation d'un instrument objectif pour détecter la maladie sous la forme de lésions carieuses, avec évaluation pour caractériser et quantifier l’étendue et l'état de la maladie.

Le développement de l’International Caries Detection and Assessment System (ICDAS) ou système international de détection et d’évaluation des lésions carieuses,
a récemment fourni une méthode valable pour évaluer et quantifier les lésions. La création récente d'un système de gestion associé, l’International Caries Classification and Management System (ICCMS) ou système international de classification et de gestion des caries, offre des options de gestion pour les différentes étapes de la lésion carieuse, tenant en compte les circonstances individuelles. L’ICDAS évalue les lésions, leur donnant une note entre 1, la première étape, où la dent doit être séchée pour identifier une tache de décalcification, et 6, qui représente une lésion avancée. Un logiciel éducatif est disponible (www.icdas.org) et un logiciel pour aider à utiliser l’ICDAS dans les enquêtes épidémiologiques est maintenant disponible : www.icdas.org/software-tools.

Utiliser une sonde de détection pour les caries est toujours chose commune dans la pratique clinique et l'enseignement dentaire de premier cycle, mais elle peut endommager la couche superficielle de l'émail déminéralisé, augmentant la probabilité qu’une intervention réparatrice soit nécessaire. Sonder ne fournit aucun avantage par rapport à d'autres méthodes de détection, même lorsqu’utilisé en conjonction avec elles. Il est donc recommandé que seule une sonde à bout sphérique soit utilisée, en particulier pour vérifier l'intégrité/la rugosité de la surface de l'émail.

La sensibilité d'une méthode de détection est liée à sa capacité à détecter la maladie lorsqu'elle est présente, et sa spécificité est liée à sa capacité à détecter l'absence de la maladie quand elle n'est pas présente. La détection de la carie occlusale est compliquée cliniquement due à la morphologie de la surface, l'exposition au fluorure dans le passé, la topographie de la fissure anatomique et la présence de plaque et de taches. Les méthodes couramment utilisées sont l'inspection visuelle et tactile, la radiographie, la transillumination et la fluorescence laser. Cette dernière, à savoir le DIAGNOdent (KaVo), est encouragée pour la détection de lésions à la fois occlusales et interproximales. Sa technologie est basée sur la fluorescence de porphyrines excitées par une lumière laser, à une longueur d'onde de 655 nm. La sensibilité et la spécificité de la fluorescence laser pour détecter les lésions intra-dentinaire varie considérablement, avec des faux positifs, problème principal de la technologie. Afin d'obtenir les meilleurs résultats, l'angulation de la pointe doit être consistante et les résultats devraient être évalués avec d'autres méthodes de détection.

Les systèmes les plus récents de fluorescence induite par la lumière quantitative (y compris QLF, Inspektor Research Systems, et SOPROLIFE, Actéon) utilisent des différences dans l'auto-fluorescence entre le son et l'émail et la dentine déminéralisée. L’émail déminéralisé paraît plus sombre que la structure de la dent saine adjacente, et la dentine cariée apparaît en rouge en fonction des filtres utilisés. L'utilisation du QLF (longueur d'onde 405 nm) permet la détection précoce de la déminéralisation de l'émail et il peut être utilisé pour distinguer entre la dentine affectée et infectée. Comme le DIAGNOdent, la technologie QLF est tributaire de techniques standardisées, en particulier du contrôle de la lumière ambiante, et les résultats doivent être considérés en conjonction avec d'autres méthodes. Le SOPROLIFE utilise une longueur d'onde de 450 nm, et présente les paramètres pour le diagnostic de la dentine cariée ainsi qu'un mode de traitement, ce qui aide à déterminer quelle dentine doit être supprimée.

Un nouveau système, récemment présenté, utilise la radiométrie photothermique à base de laser (The Canary System, Quantum Dental Technologies), en détectant la luminescence et le changement de la température, pour quantifier les changements de minéralisation. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour cette technologie.

Le procédé de la transillumination par fibre optique est basé sur le principe que la structure de la dent saine a un indice plus élevé de transmission de la lumière qu’une dent cariée. Des unités, telles que la pointe de diagnostic SDI pour l'unité de photopolymérisation SDI ou la pièce à main de transillumination NSK sont simples à utiliser. La source de lumière est placée sur la face vestibulaire ou linguale de la dent. La transillumination est principalement utilisée pour la détection des lésions carieuses proximales, bien que des études aient montré qu'elle peut aussi améliorer la détection visuelle des lésions occlusales. Les lésions carieuses limitées à l'émail apparaissent comme des teintes grises, et celles de la dentine apparaissent comme des teintes de brun-orange ou de bleu.

L'utilisation de la radiographie numérique est devenue monnaie courante chez de nombreux praticiens. Les capacités de détection de la radiographie numérique sont sensées être semblables à celles des méthodes à base de film, et ont l'avantage de réduire l'exposition aux rayonnements et la capacité de transférer facilement les images.

Le développement récent de gels révélateurs multitons (Tri Plaque ID Gel, GC Corporation) peut faciliter la détection des caries, car la plaque vieille et cariogène peut être identifiée assez facilement et les taches de décalcification ont tendance à se produire sous la plaque, de sorte que les zones à considérer peuvent être ciblées après élimination du gel. Ces produits sont potentiellement bons pour l'éducation des patients, car la zone à risque peut être facilement montrée au patient.

L'obtention de la reproductibilité du diagnostique entre les praticiens est difficile, puisqu’ils ont tendance à développer des concepts individuels, basés sur leur expérience en matière de détection des caries et des options de prévention ou traitement qui en découlent. Leur expérience est aussi un facteur important, car les praticiens expérimentés ont une plus grande sensibilité, spécificité et une plus grande reproductibilité, que ceux moins expérimentés. En raison de l'absence d'une méthode de détection unique qui fournisse à la fois une grande sensibilité et une spécificité élevée, la combinaison d'un certain nombre de méthodes est recommandée pour augmenter la précision de la détection. Par exemple, il peut s'agir de combiner les résultats des DIAGNOdent ou SOPROLIFE avec des images visuelles et radiographiques directes. Plusieurs facteurs, tels que l'éclairage fluorescent, peuvent perturber les résultats des méthodes de détection à base de fluorescence, donc un bon contrôle de l'éclairage ambiant et la standardisation de la méthodologie sont impératifs lors de l'utilisation de ces nouvelles méthodes de détection.

Le développement de nouvelles technologies pour aider à la détection et au diagnostic de la carie peut fournir une fiabilité accrue, mais elles doivent être utilisées dans le cadre d'une évaluation visuelle et radiographique traditionnelle, qui sont toujours les règles d'or des soins à l'heure actuelle. Le développement actuel de l’ICCMS par un groupe mondial de cariologistes utilisera l’ICDAS et la base de données actuelles, pour donner des informations aux praticiens sur les caractéristiques des lésions et risques de caries, leur permettant ainsi de formuler des décisions thérapeutiques valables.

To post a reply please login or register
advertisement
advertisement