Le Dr Nicolas Lehmann a débuté sa formation en odontologie à Lyon avant de la poursuivre à Paris en tant qu’interne. Il a ensuite réalisé un DEA sur le collage avec une approche pulpaire, complété à Lyon où il a également préparé sa thèse de Science. Initialement engagé dans une carrière hospitalo-universitaire, il choisit de s’orienter vers un exercice libéral, spécialisé en dentisterie restauratrice et esthétique. Il complète sa formation avec un diplôme universitaire en implantologie, lui permettant d’acquérir une expertise complète dans son domaine.
Il s’investit par ailleurs dans la formation continue des praticiens dentaires, en dehors du cadre universitaire. Actuellement, il exerce dans son propre cabinet à Andrézieux-Bouthéon, dans la Loire, où il propose une pratique axée sur la restauration, l’esthétique et l’implantologie.
Dr Lehmann, pourriez-vous nous expliquer comment vous en êtes venu à devenir le directeur scientifique de cet édition de l’ADF et en quoi consiste votre rôle ?
Les deux secrétaires généraux de l’ADF, le Dr Doniphan Hammer et le Dr Julien Laupie, m’ont sollicité pour établir un programme scientifique. Avec l’aide du comité scientifique que j’ai constitué, composé de dix experts représentant les dix disciplines de l’odontologie, nous avons élaboré ce programme. Ensemble, nous avons défini les thématiques principales et sélectionné les conférenciers ainsi que les ateliers pratiques correspondants.
Nous avons veillé à mettre en avant les sujets actuels essentiels pour notre profession, notamment le numérique et l’intelligence artificielle.
La séance phare sur l’intelligence artificielle était un point fort du programme. Comment envisagez-vous l’intégration de l’IA dans la pratique dentaire quotidienne ?
En effet, la première partie de la séance phare était consacrée à l’intelligence artificielle, tandis que la seconde partie, intitulée « Ma journée au cabinet », visait à apporter des solutions pratiques et rapides aux praticiens.
L’intelligence artificielle est déjà omniprésente. En orthodontie, par exemple, avec les systèmes d’aligneurs qui permettent une prévisualisation des résultats, ou encore en radiologie, où des outils diagnostiquent les caries ou identifient la marque d’un implant, l’IA est une réalité tangible.
L’IA est bénéfique et continuera indéniablement à évoluer. Ce qui suscite des craintes, c’est l’idée que le robot puisse remplacer l’homme. Cependant, le robot reste une création humaine, et si une inquiétude doit exister, elle concerne davantage l’usage que l’homme fera de cette technologie.
Une autre crainte repose sur le rôle futur des professionnels comme les médecins ou les chirurgiens-dentistes, si les robots surpassent l’humain dans certaines tâches. Pourtant, le robot, dépourvu d’empathie, ne peut remplacer la relation humaine, qui reste au cœur de notre métier.
Avec l’intervention de David Gruson, les enjeux éthiques de l’IA ont été abordés. Selon vous, quelles sont les principales préoccupations éthiques liées à l’intégration de l’IA en santé dentaire ?
Toutes ces données, notamment celles des patients, seront analysées par des machines. Il est essentiel de garantir la protection de ces informations. L’aspect éthique est une source de préoccupation majeure, notamment concernant la conservation des données et l’accès à celles-ci, ce qui soulève de réels enjeux en matière de confidentialité.
À mon avis, c’est une problématique cruciale sur laquelle nous devons rester vigilants. Il est impératif que nos instances professionnelles et nos dirigeants mettent en place des garde-fous pour prévenir les abus. Sans cela, nous risquons de voir émerger des dérives, comme par exemple : « L’état de santé de ce patient indique un risque potentiel, nous ne le prenons pas en charge. »
Le rôle de l’éthique dans ce contexte est primordial. Cependant, il sera difficile de se prémunir totalement contre certaines attaques, notamment venant de personnes ou de pays animés par de mauvaises intentions.
Quels défis majeurs le domaine de la dentisterie devra-t-il relever dans les années à venir ?
Le défi majeur est ce que nous venons d’évoquer : mettre en place des garde-fous pour que toutes les données soient protégées.
Comment voyez-vous l’évolution des formats d’apprentissage pour répondre aux attentes des jeunes générations de dentistes ?
Nous y sommes déjà. Aujourd’hui, les formats de formation restent en partie conventionnels, avec du présentiel, mais l’essor de l’e-learning via les réseaux sociaux et différentes plateformes est notable. La nouvelle génération recherche des informations rapides, et il est crucial de trouver un équilibre entre ces deux approches.
Se former en e-learning offre un certain confort : on peut apprendre quand on le souhaite. Cependant, cette méthode présente l’inconvénient d’isoler les apprenants. Il est donc essentiel de comprendre l’importance des rencontres avec des confrères et de participer à des événements comme l’ADF. Ces rendez-vous permettent d’écouter des experts de renommée internationale, comme Joseph Kan, une référence en implantation immédiate, ou Anton Sculean, futur président de l’Europerio, par exemple.
Les échanges humains et le contact direct restent fondamentaux. Le présentiel permet également de réaliser des travaux pratiques et de manipuler, ce qui est irremplaçable. L’enjeu est d’utiliser intelligemment tous les outils disponibles pour une formation complète et équilibrée.
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