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Le journal Dental Tribune France en mai

Editorial de Marc Revise, chirurgien-dentiste et rédacteur de Dental Tribune France (Photo : capture d´écran DTI)

lun. 25 avril 2016

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Au mois de mai, le journal Dental Tribune France comporte deux très beaux suppléments. L’un est consacré à la chirurgie et l’autre à l’endodontie. Comme chaque mois, Marc Revise, rédacteur pour Dental Tribune France et chirurgien-dentiste, s’exprime dans l’éditorial du mensuel gratuit. Dans ce numéro, il s’interroge : l’hybridation entre machine et intelligence artificielle conduira-t-elle à la suprématie des robots ?

Par leur puissance de calcul, les ordinateurs nous donnent accès à des possibilités infinies dont certaines ne sont pas encore imaginées. Associés à la robotique, nous voyons apparaître de nouvelles technologies dont certaines sont déjà une réalité comme la CFAO et la chirurgie guidée. L’intelligence artificielle n’est plus un mythe et nous savons que l’ordinateur a la capacité de prendre des initiatives. En 1997 Kasparov était vaincu aux échecs par Deep Blue, création d’IBM, capable d’anticiper 200 millions de coups à la seconde ! En octobre 2015, à Londres, c’est Deep Mind, créature de Google qui bat Fan Hui au jeu de Go. Cet exploit a justifié un article dans la célèbre revue Nature de janvier. A Séoul, le 15 mars, ce même programme, Alpha Go, ravissait le rang divin de « grand maître » du go au champion du monde en titre, le coréen Lee Sedol. Qu’en est-il de la médecine 2.0 ?

Doit-on penser comme Laurent Alexandre,* à propos du médecin, qu’ « on ne peut pas exclure que son rôle consistera à signer des ordonnances conçues par des algorithmes, ce qui revient à jouer un rôle de coach et d’assistance sociale ? » La question n’est probablement pas de savoir si cela existera, mais plutôt qui contrôlera les outils, qui développera les algorithmes ?

Il est vraisemblable, sinon évident que seuls, des acteurs mondiaux, tels Google, Amazon, Baidu... et aussi Segway, Intel, Ninebot, IBM... auront les moyens d’engager des recherches. Il est certain que la HAS, et l’Ordre seront vite dépassés par les problèmes d’éthique et que ces logiciels de diagnostic et de traitement ne seront pas contrôlables par les états et, qu’une fois de plus, ce sont les géants du Web qui imposeront leur modèle comme c’est déjà le cas pour le commerce en ligne. De plus en plus d’outils technologiques nous sont proposés vantant des qualités de fiabilité, de reproductibilité, de facilité de mise en oeuvre allant jusqu’à ne plus être « praticien-dépendant ».

Des logiciels prennent en charge nos empreintes optiques et modélisent facettes esthétiques, gabarits de préparation, gouttières d’orthodontie, etc. Aujourd’hui, dans notre domaine, nous sommes les acteurs incontournables des soins prodigués à nos patients, et ces outils ne sont pour l’instant que des aides au diagnostic, des machines robotisées à notre service, mais des géants industriels mondiaux préparent déjà la dentisterie de demain.

Si Google, pour des raisons d’image et de rentabilité encore trop incertaine à court terme, chercherait à se séparer des robots humanoïdes de Boston Dynamics, la voiture sans chauffeur, voire la médecine sans médecins, la dentisterie sans dentistes n’est pas pour demain, mais peut-être pour après-demain ! Et si ce devait-être l’avenir, alors, il nous faudra inventer une nouvelle relation thérapeutique, et toujours trouver la place pour l’humanité et l’empathie qui fait la beauté de nos professions...

Note de la rédaction : demandez votre journal gratuit en écrivant à l’adresse : abonnement@dental-tribune.com

* Laurent Alexandre est chirurgien urologue, fondateur du site doctissimo.fr, il dirige DNAVision, société de séquençage de l’ADN. Auteur de livres d’anticipation, il dénonce les géants du Web mus par une idéologie transhumaniste (Google démocratie éd. Naïve) et prédit un allongement considérable de l’espérance de vie grâce aux NBIC.

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