À propos des germes. Certains proviennent d’abord de la cavité buccale du patient, à partir de son propre microbiote en cas de dysbiose buccale plus ou moins perturbé par des pathologies parodontales endodontiques et autres stomatites, initiées par des germes opportunistes. À ces sources microbiennes, viennent s’ajouter des germes également commensaux, provenant du rhinopharynx et de l’arbre bronchique, enfin des germes spécifiques lors d’épidémies virales ou bactériennes, à foyer pulmonaire.2 Cette flore variée et active est diffusée par le souffle du patient, qui répand inconsciemment ces germes dans un rayon de l’ordre de plus d’un mètre autour de lui, et sur tout ce qui se trouve sur son passage. Ces gouttelettes retombent forcément sur le patient _ visage, yeux, cheveux, pilosité, et ses vêtements. Si le praticien échappe à ces nuisances, le patient lui, peut être contaminé par les germes dont il était porteur, et dont la charge se trouve augmentée, les rendant pathogènes. Sa protection contre ces aérosols semble donc toute aussi importante que pour le praticien.
Quels sont les moyens de protection du patient
Malgré des risques, surtout infectieux, qui entourent les soins dentaires liés à la saturation de l’air ambiant, le patient ne peut bénéficier d’un masque. Néanmoins, il reste un dispositif datant du siècle dernier : le champ opératoire, réservé à la pratique de l’endodontie ainsi qu’à l’odontologie restauratrice, qui avait pour objectif de protéger le patient d’accidents par déglutition et inhalation d’instruments manuels utilisés par le praticien, de médicaments et autres liquides d’irrigation.3 Le rôle de ce champ opératoire appelé ≪ digue ≫ consistait à isoler la dent à traiter du reste de la cavité buccale, tout en jouant le rôle protecteur du masque, vis à vis du souffle du patient, et de confort durant des séances de soins particulièrement longues.
Description de la digue
Ce dispositif est composé de deux parties :4
– Une feuille de caoutchouc de 15 x 15 cm, percée à la demande et placée autour de la dent à traiter à travers cet orifice, puis fixée au collet de la dent concernée par l’intermédiaire d’un clamp.
– Un cadre destine à tendre la feuille de caoutchouc.
Ce concept a peu évolué à part le cadre qui a été amélioré. Réalisé en métal, il est moins utilisé actuellement, en raisons notamment de son opacité à la radiographie. Il est désormais en matière plastique inaltérable par les effets thermiques de la stérilisation, et les produits chimiques utilisés par le praticien.
Description du cadre – évolution de sa forme 5, 6
Au fil des années le cadre a changé d’aspect. Il se présente sous trois formes principales : le cadre ouvert, le cadre ferme et le cadre articule. Les plus utilisés étant le cadre ouvert HYGENIC (Fig. 2), le cadre ferme de NYGAARD (Fig. 3). Inconvénients de ces deux cadres :
– pour la prise d’un cliche radio, la dépose de la digue est opératoire (Fig. 4) ;
– contre la souillure des vêtements du patient, une aspiration massive endo buccale est nécessaire (Fig. 5).
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