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Une bactérie de maladie parodontale semble être à l’origine de la maladie d’Alzheimer

Une nouvelle étude a révélé un moyen possible de changer l'évolution de la maladie d’Alzheimer.(Photo : Kateryna Kon/Shutterstock)

lun. 4 février 2019

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LOUISVILLE, KY, Etats-unis : Une nouvelle étude a montré que la bactérie Porphyromonas gingivalis, couramment associée aux maladies parodontales chroniques, produit des protéines toxiques appelées gingipaïne qui a un impact négatif sur la maladie d’Alzheimer.

L’article explique en détail comment les chercheurs ont identifié le Porphyromonas gingivalis dans le cerveau de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Le Dr Jan Potempa, professeur et chercheur au département d'immunologie orale et de maladies infectieuses de l'Université de Louisville, faisait partie de l'équipe de scientifiques internationaux dirigée par Cortexyme, une société pharmaceutique au stade clinique qui développe des agents thérapeutiques pour inverser l’évolution de la maladie d'Alzheimer et d’autres troubles dégénératifs.

Selon le Dr Potempa, bien que les agents infectieux aient déjà eu des conséquences sur le développement et la progression de la maladie d’Alzheimer, les éléments de preuve concernant son lien de causalité n’étaient pas convaincants. Cependant, « nous disposons maintenant de preuves solides établissant un lien entre la pathogenèse de P. gingivalis et d'Alzheimer, mais il faut poursuivre les recherches avant que le P. gingivalis soit explicitement impliqué dans la cause ou dans la morbidité de la maladie d'Alzheimer », a expliqué le Dr Potempa. « Un aspect encore plus remarquable de cette étude est la démonstration du potentiel d’une classe de thérapies moléculaires ciblant des facteurs de virulence majeurs pour modifier la trajectoire de la maladie d’Alzheimer, qui semble être associée épidémiologiquement et cliniquement à la parodontite », a-t-il poursuivi.

Les auteurs de cette étude ont également remarqué que chez les souris la gingipaïne entraînait une augmentation de la protéine bêta-amyloïde dans le cerveau. Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, cette protéine s’accumule en plaque entre les cellules du cerveau et les empêchent de communiquer entre elles correctement.

Cherchant à bloquer la neurotoxicité induite par le P. gingivalis, Cortexyme a conçu une série de thérapies à base de petites molécules ciblant spécifiquement les gingipaines de P. gingivalis. Au cours des expériences précliniques, les chercheurs ont démontré que l'inhibition du composé COR388 entraînait une réduction de la charge bactérienne d'une infection cérébrale à P. gingivalis établie, bloquait la production de Aβ42, réduisait la neuroinflammation et protégeait les neurones de l'hippocampe.

En octobre 2018, Cortexyme a annoncé les résultats de son essai clinique de phase 1b sur COR388 lors de la 11ème conférence sur les essais cliniques pour la maladie d’Alzheimer. COR388 a montré des tendances positives lors de plusieurs tests cognitifs chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et Cortexyme envisage en 2019 de lancer une deuxième et troisième phase d’essais cliniques avec COR388 chez des patients atteints d’Alzheimer.

L’étude intitulée « Porphyromonas gingivalis in Alzheimer’s disease brains: Evidence for disease causation and treatment with small-molecule inhibitors » a été publiée dans le numéro de janvier de la revue Science Advances.

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