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Enquête sur la reprise des activités des cabinets dentaires

Selon l'enquête, les patients semblent majoritairement (à + de 56%) motivés ou n’expriment aucune appréhension à reprendre leurs soins. (Poto : Shutterstock/Bedya)
UFSBD

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lun. 8 juin 2020

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Afin d’assurer une réouverture des cabinets dentaire en toute sécurité sanitaire à la fois pour l’équipe dentaire et pour les patients, la profession a dû s’organiser. Après quinze jours de reprise d'activité, l’Union française de la santé bucco-dentaire (UFSBD) a mené une enquête pour connaître au mieux l’état d'esprit des chirurgiens-dentistes, assistant(e)s et aides dentaires, leurs préoccupations, l’impact des mesures mises en place et ainsi adapter au mieux leur accompagnement.

La reprise d’activité en situation pandémique liée au SARS Cov-2 a engendré des bouleversements et a nécessité une adaptation des cabinets dentaires pour leur réouverture. Des mesures ont été évidemment prises pour l’accueil des patients telles que l’organisation physique du cabinet : suppression de chaises dans la salle d’attente, jouets et magazines, achat d’hygiaphone, marquage au sol... mais aussi mise en place de nouveaux protocoles comme le port du masque obligatoire pour les patients, dépôt de gel hydroalcoolique à l’entrée, etc.

Mais la mise en place des recommandations spécifiques à notre activité professionnelle a impacté fortement voire totalement la prise en charge des patients. Ces mesures, bien acceptées par les patients demandeurs de reprendre leurs parcours de soins, ont en revanche suscité des inquiétudes pour les praticiens et assistant(e)s dentaires qui globalement ont perçu la reprise plus difficilement que prévue.

À commencer par la gestion des plannings pour tenir compte à la fois des temps d’aération entre chaque patient, de la reprise des traitement interrompus et de la prise en charge des urgences survenues pendant le confinement et dans la période de déconfinement. La contrainte de réduction du nombre de patients pour des raisons de lutte contre la pandémie se confronte ainsi à l’accumulation de demandes de rendez-vous, générée par la déprogrammation de presque deux mois de rendez-vous pendant le confinement ce qui engendre des besoins plus ou moins urgents et donc une pression sur les cabinets dentaires.

En découle sans doute aussi une pression financière avec la diminution de facto du nombre de patients pris en charge et donc des actes réalisés. Le temps d’aération étant une perte d’activité non compensable. Ving-sept pour cent des répondants ont été contraints d’ajouter des heures ou jours de travail pour pallier cette situation. Mais des praticiens exerçants sur deux fauteuils sont de fait moins impactés par la contrainte de l’obligation d’aération de la salle de soins.

Des difficultés concernant l’acceptation des EPI mais aussi leur approvisionnement notamment pour les surblouses sont évoqués. Parfois réceptionnés au dernier moment ou après la reprise, ils étaient la clé de voute pour assurer la protection du soignant. Indispensables, ils s’avèrent plus difficiles que prévus à supporter et amènent une pénibilité certaine à notre exercice.

L’allongement des horaires, combiné à la pénibilité du port de EPI, et l’inquiétude liée à l’impossibilité de prendre en charge dans un délai raisonnable tous les patients qui ont dû interrompre leurs soins est une situation à fort risque d’épuisement professionnel.

Ces points saillants sur les difficultés rencontrées et la pénibilité de l’exercice professionnel, interpellent et obligent à être particulièrement vigilants, en phase de déconfinement, et dans les prochains mois sur le maintien du respect de ces mesures imposées par la pandémie.

Un point encourageant est à relever dans cette perspective : le fait que près de la moitié des chirurgiens-dentistes envisagent de maintenir ces mesures dans le temps. Les CD auront besoin d’un accompagnement pour cela : approvisionnement en EPI maintenu, protocoles de reconditionnement des surblouses à usage unique par exemple.

Le confinement aura également apporté des enseignements et confirmé l’intérêt d'une mesure portée depuis plus de dix ans par l'UFSBD : l'incitation à déclarer son dentiste traitant, au même titre que son médecin traitant, pour inciter toute la population à entrer dans un véritable parcours de santé bucco-dentaire. En effet, force est de constater, que les demandes de rendez-vous en situations d’urgence sévères particulièrement pendant le confinement et lors de la reprise d’activité des cabinets dentaires, sont en grande majorité issues de patients sans habitude de consultation régulière chez un chirurgien-dentiste.

L’accès à la santé bucco-dentaire pour tous doit être une priorité !

Au total 3 457 participants dont une majorité de femmes (78 % ) ont répondu à ce sondage. Le panel essentiellement âgés (80 %) entre 35 et 64 ans (la tranche d’âge la plus représentée étant celle des 45-54 ans à 28,65 %) comportait 50 % de chirurgiens-dentistes, 48 % d’assistant(e)s dentaires et 2 % d’aides dentaires.

Cette enquête a été réalisée du 25 au 30 mai 2020 via l’outil en ligne Survey Monkey et partagée sur le réseau social Facebook « UFSBD cabinet dentaire » et « UFSBD Assistante Dentaire ».

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