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Étude sur la santé bucco-dentaire des tribus asiatiques isolées

Les tribus Karen, habitants des villages isolés vivants dans la région montagneuse du Nord-Ouest de la Thaïlande n'ont pas accès à des soins dentaires professionnels. (Photo : Shutterstock/S. Arbéroue)

GÖTEBORG, Suède : Les populations des pays en voie de développement ont souvent une prévalence plus élevée de perte de dents et de parodontite comparées à celles des pays industrialisés, du fait de conditions de mauvaise hygiène bucco-dentaire et d’un manque de soins dentaires professionnels. Pourtant, selon une étude de l'université de Göteborg, les populations de tribus isolées qui vivent dans le Nord-Ouest de la Thaïlande et qui n'ont pas accès aux soins dentaires ne souffrent pas beaucoup plus de ces maux que les habitants des autre parties du pays.

L'étude visait à décrire cliniquement et biologiquement les conditions parodontales des tribus Karen, une certaine population non-thaïlandaise, vivant dans la région montagneuse du Nord-Ouest de la Thaïlande. Les habitants de ces régions éloignées et isolées n'ont pas accès aux soins dentaires et, selon les scientifiques, se soucient guère de l'hygiène buccale.

Afin de déterminer si les membres de ces tribus souffrent plus de dégradation parodontale et de perte de dents que les autres populations qui bénéficient de soins dentaires en Thaïlande, des équipes mobiles ont effectués des examens cliniques de soins dentaires sur 86 personnes issues de tribu Karen, âgés de 30 à 60 ans. Les chercheurs ont établi à deux reprises, des sondages parodontaux sur la totalité de la bouche. Ces examens cliniques comprenaient le nombre de dents restantes, l'indice de plaque dentaire, la profondeur des poches parodontales et le niveau d'attache de la dent à la gencive. Par ailleurs, les chercheurs ont prélevé des échantillons de bactéries sous-gingivales des participants et ont effectué des analyses complémentaires au laboratoire de diagnostic microbiologique oral à Göteborg.

Les analyses bactériennes et les examens cliniques montrent tous deux que la condition orale de la population de la tribu se trouve en meilleure santé que l’on aurait pu le supposer. Le nombre moyen des dents varie entre 27.16 pour les personnes âgées de 30 à 39 ans et 25,5 pour les participants de 50 à 60 ans. Alors que la parité entre hommes et femmes a été respectée dans l'étude, plus d’hommes (77,92 %) ont connu une parodontite sévère que de femmes (22,86 %).

Outre le sexe, l'âge au dessus de 40 ans et le tabagisme ont été mis en relation avec l'étendue de la maladie. Parmi les 86 personnes, les hommes fumaient quatre fois plus fréquemment que les femmes. Cependant, la chique de noix de bétel, une habitude asiatique commune, a été constatée de manière plus fréquente chez les femmes que chez les hommes : 57,15 % contre 42,86 %. Ainsi, l'habitude ne peut être associée à l'étendue de la parodontite.

Malgré l'absence de tout soin dentaire ou médical, la parodontite sévère généralisée n’était présente que dans un nombre limité de cas et les données ne différaient pas beaucoup de celles provenant de régions rurales du sud de la Thaïlande. En ce qui concerne le facteur de l'âge, d’après diverses études, la présence de parodontite s'est avérée augmenter selon l'âge dans la plupart des populations, aussi bien dans les pays industrialisés que dans ceux en voie de développement. En outre, les chercheurs ont conclu que le lien entre les hommes et la parodontite pourrait être dû au tabac, étant donné que quatre fumeurs sur cinq étaient des hommes.

L'étude, intitulée « Periodontal disease in a remote Asian population: Association between clinical and microbiological parameters », a été publié en ligne le 28 avril dans le Journal of Investigative and Clinical Dentistry avant impression.

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