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L’avènement de l’esthétique rose

Pour le Dr Bernard Touati, le meilleur outil de communication demeure la compétence du chirurgien-dentiste, son enthousiasme, et le sérieux de sa pratique
Virginie Ananou, DT France

Virginie Ananou, DT France

mar. 24 novembre 2009

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Praticien connu et reconnu dans sa pratique tant au niveau national qu’international, le docteur Bernard Touati fait de l’esthétique depuis 40 ans et se présente comme un passionné d’esthétique implantaire.

Peut-on parler d’esthétique en prothèse implantaire ?
Résolument, oui. Je fais de l’esthétique depuis 1970 et suis devenu passionné d’esthétique implantaire : tout est à réinventer dans ce domaine. On a débuté dans les années 80, avec des techniques sommaires. et nos séquences de traitement ont beaucoup évolué. Aujourd’hui, nous disposons de concepts nouveaux : temporisation fixe immédiate, utilisation de matériau zircone, etc. qui permettent de réaliser des dents prothétiques semblables aux dents naturelles. On a également tendance à être moins invasif, à anticiper les résultats. Nous pouvons désormais commencer à parler d’esthétique en prothèse implantaire – il n’y a moins de récession des tissus péri-implantaires – grâce aux évolutions importantes réalisées sur les implants, le design des moignons dans la zone transmuqueuse et a une meilleure connaissance de la biologie.

Quelles évolutions spécifiques ont amélioré cette pratique ?
L’évolution majeure reste la mise en charge immédiate. Elle offre la possibilité de guider la cicatrisation des tissus mous péri-implantaires grâce à la prothèse provisoire et aux moignons. Les principaux concepts qui améliorent ma pratique de l’esthétique en prothèse implantaire sont les greffes gingivales, la concavité transmuqueuse des moignons (et la technique de platform switching) qui permettent d’obtenir un meilleur épaississement des tissus muqueux péri-implantaires car la tendance actuelle vise à réduire la taille des éléments transmuqueux (moignon et dents provisoires). Je privilégie une architecture sous-dimensionnée, concave qui va permettre d’épaissir, de stabiliser, de bloquer les tissus muqueux péri-implantaires et de créer ainsi un joint d’étanchéité stable.

Quels sont vos critères esthétiques en prothèse implantaire ?
En implantologie, l’esthétique consiste à obtenir des tissus roses, stables, normalement texturés, avec un feston harmonieux et des papilles : c’est tout un art. Énormément de paramètres interviennent en esthétique et en prothèse implantaire. Mes critères sont aussi la couleur et le volume muqueux avec pour seul objectif d’imiter la nature. En un mot, obtenir des résultats sur implants identiques à la denture naturelle. Pour cela, il faut tout mettre en œuvre pour une stabilisation des tissus à long terme en comprenant les paramètres biologiques. Sur dent naturelle, on parle d’esthétique blanche ; avec les implants, on parle d’esthétique rose : obtenir une intégration naturelle aux tissus muqueux.

De quels instruments ne pourriez-vous plus vous passer (à part vos mains) ?
En oubliant volontairement la turbine… je conserverai un ordinateur, un appareil de photo numérique, une radiographie numérique, un cone beam (tomographie) et un téléphone, essentiel pour communiquer avec mes patients. Je suis entré dans l’ère du numérique en adoptant une « paper free practice » : tous les traitements de mes patients, les photos, les radios, les tomographies les emails et les courriers sont archivés numériquement. J’ai été jusqu’à changer de cabinet pour mettre en place cette organisation. Il faut toutefois garder à l’esprit que l’informatique n’est pas une finalité mais un outil. Ce qui est important c’est le rapport humain et ces outils, justement, me permettent de passer plus de temps avec mes patients, voire même de gagner en intensité humaine.

Comment communiquez-vous avec vos patients ?
Le meilleur outil de communication demeure la compétence du chirurgien-dentiste, son enthousiasme, et le sérieux de sa pratique : Ce sont ses références. Quand vous êtes apprécié, que vous êtes recommandé, que vous êtes honnête et que vous communiquez avec passion, les patients sont acquis d’emblée. Par ailleurs, je recherche le consentement éclairé de mes patients en utilisant le côté didactique de l’image : je montre, j’explique en exposant des cas de traitements identiques. En matière de communication, il faut prendre en compte deux facteurs indissociables l’un rationnel, portant sur le professionnalisme et l’autre plus intuitif, dépendant de multiples facteurs dont le « caractère » du praticien. Il est important de rappeler les mots de Montaigne : « chirurgien à la face hideuse, rend la plaie venimeuse ».

 

Pour en savoir plus : 
• « Esthetic integration of digital-ceramic restauration » de Bernard Touati Touati avec J.-M Étienne et E. Van Dooren, Montage Media Éditions, NY, USA, 2009.
• Blog : www.bernardtouati.com

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