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Les maladies parodontales aggravent la BPCO

Une étude récente a révélé que les bactéries associées aux maladies parodontales favorisent la bronchopneumopathie chronique obstructive. (Image : Andrey_Popov/Shutterstock)

lun. 29 janvier 2024

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CHENGDU, Chine : De nombreuses études ont montré un lien entre les maladies parodontales graves et la progression de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Cependant, la manière dont cette relation affecte le système immunitaire n’est pas encore totalement comprise. Une nouvelle étude, qui apporte un éclairage nouveau sur le sujet, indique que les cellules du système immunitaire jouent un rôle crucial dans le lien microbien entre la BPCO et les maladies parodontales.

Les chercheurs, de l'université du Sichuan en Chine, ont rapporté que les bactéries associées aux maladies parodontales favorisent la BPCO par l'activation de deux types de cellules du système immunitaire : les cellules T gamma-delta (γδ), des globules blancs qui peuvent réagir rapidement aux cellules infectées ou cancéreuses, et les macrophages M2, des globules blancs qui aident à guérir les plaies et à réduire l'inflammation. Les chercheurs pensent qu'en se concentrant sur ce mécanisme particulier, ils pourraient proposer des approches innovantes pour la prévention et la gestion de la BPCO.

« En améliorant la thérapie parodontale et en ciblant l'inhibition des cellules T γδ et des macrophages M2, nous pourrions aider à contrôler la progression de la BPCO », a déclaré dans un communiqué de presse le Dr Boyu Tang, microbiologiste à l'hôpital de stomatologie de Chine occidentale de l'université du Sichuan, coauteur de l'étude.

La BPCO est une maladie qui dure toute la vie et qui est incurable. Selon l'Organisation mondiale de la santé, elle est la sixième cause de décès dans le monde. Dans les pays à revenu élevé, c'est le tabagisme qui est le principal facteur de la BPCO, tandis que dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, le tabagisme et la pollution atmosphérique domestique jouent tous deux un rôle majeur en tant que facteurs de risque.

Des études antérieures ont montré que la bactérie Porphyromonas gingivalis joue un rôle important dans les maladies parodontales. Dans la présente étude, les chercheurs ont démontré la manière dont cette bactérie pouvait aggraver la progression de la BPCO. Dans l'une de leurs expériences, ils ont infecté des souris chez lesquelles ils avaient induit une BPCO avec P. gingivalis et ont constaté que cela entraînait une aggravation de la progression de la BPCO par rapport à des souris atteintes uniquement de BPCO. Une autre expérience a montré que lorsque des souris étaient exposées par voie orale à P. gingivalis, la bactérie se déplaçait vers le tissu pulmonaire et l'infectait. Il en résulte une altération notable du microbiote pulmonaire. D'autres observations ont révélé que la parodontite favorisait l'expansion des cellules immunitaires dans le tissu pulmonaire.

Dans une autre expérience, les chercheurs ont pu montrer que P. gingivalis pouvait activer les cellules immunitaires, favorisant ainsi leur capacité à produire des cytokines associées à l'aggravation de la BPCO.

De futures études sur des sujets humains sont en cours pour valider ces résultats. Les chercheurs envisagent de recruter des patients souffrant à la fois de BPCO et de maladies parodontales et de leur proposer un traitement contre la parodontite. Ils compareront ensuite la fonction pulmonaire et le nombre de cellules immunitaires des participants avant et après le traitement.

« Notre découverte pourrait déboucher sur une nouvelle stratégie potentielle de traitement de la BPCO », conclut Jia Li.

L'étude, intitulée « Periodontitis aggravates COPD through the activation of γδ T cell and M2 macrophage », a été publiée en ligne le 12 janvier 2024 dans mSystems, avant d'être incluse dans un numéro.

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