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L’impact du traitement HAART sur la santé bucco-dentaire

Une étude récente menée par des chercheurs en Chine et au Japon indique que le traitement HAART a un impact significatif sur la diversité de la microflore dans la cavité buccale des patients séropositifs. (Photo : Oleksandr Drypsiak/Shutterstock)

CHENGDU, Chine/SENDAI, Japon : Environ quarante millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH/sida en 2021. La thérapie antirétrovirale hautement active (HAART) utilise trois médicaments ou plus pour traiter l’infection par le VIH, et ralentir la progression du sida. Outre l’évaluation de la corrélation des données démographiques sur la santé bucco-dentaire des patients atteints du VIH/sida, une équipe de chercheurs en Chine et au Japon a évalué l’impact de la thérapie antirétrovirale sur la microflore buccale, et le potentiel de développement de lésions chez les patients.

Les chercheurs ont noté que les symptômes bucco-dentaires sont les premiers à se manifester chez 30 % des patients, ce qui en fait un indicateur diagnostique essentiel de la maladie. Des recherches antérieures ont montré que le traitement HAART atténue les maladies bucco-dentaires chez les patients atteints du VIH/sida. À l'aide de questionnaires, d'examens bucco-dentaires et de l'analyse des microbes présents dans les cavités buccales des patients, les auteurs ont évalué les corrélations entre les facteurs de risque démographiques et la santé bucco-dentaire des patients.

De nombreuses corrélations entre les facteurs démographiques et la santé bucco-dentaire ont été évaluées dans le cadre de l'étude, et certaines conclusions se sont révélées particulièrement intéressantes.

L'âge, le sexe, le niveau de formation, le revenu et l'état civil, se sont révélés liés à diverses mesures de la profondeur de sondage (PD) et de la perte d'attache clinique (CAL). Le lieu de résidence et la consommation d'alcool n'affectent que la perte d'attache clinique, tandis que l'indice de masse corporelle (IMC) a montré une corrélation avec la profondeur de sondage, et les sites présentant un saignement au sondage (Bleeding on probing BOP) positif. Le niveau des deux indicateurs de santé bucco-dentaire augmente avec l'IMC.

Les auteurs ont noté l'absence d'effet statistiquement significatif de facteurs de santé bucco-dentaire qui seraient liés à l'origine ethnique. Le tabagisme dans la population ciblée était statistiquement associé à la DP et à la CAL à différentes mesures. Le fait que les patients du groupe cible utilisent ou non du fil dentaire était également statistiquement associé à l'état de santé bucco-dentaire et aux sites BOP positifs.

La comparaison des lésions buccales évaluées chez les patients infectés par le virus VIH avec celles d'un groupe témoin a révélé une incidence 47,23 % plus élevée de candidoses causées par Candida albicans, une incidence 7,41 % plus élevée de maladies des glandes salivaires, une incidence 20,37 % plus élevée d'ulcères buccaux, et une incidence 19,44 % plus élevée de parodontites associées au sida. Chez les patients séropositifs, l'incidence de la leucoplasie orale chevelue était inférieure de 1,85 % et celle de la stomatite herpétique inférieure de 3,7 %.

En comparant la bioflore de trois groupes – un groupe de contrôle sain, un groupe de patients ayant suivi un traitement HAART pour le VIH/sida, et un groupe de patients n'ayant pas suivi de traitement HAART – les chercheurs ont noté qu'après avoir évalué dix phylums, 105 genres et plus de 300 espèces, seuls trois genres (Streptococcus, Synergistetes et Veillonella) étaient détectables dans les trois groupes de patients.

Alors que certains genres n'étaient présents que dans le groupe de contrôle sain, Fusobacterium, Selenomonas, Campylobacter, Capnocytophaga, Prevotella et Granulicatella se sont révélés être présents en plus grand nombre chez les patients atteints du sida traités par HAART, par rapport à ceux qui n'avaient pas suivi le traitement. Plus de 200 espèces uniques ont été trouvées dans le groupe qui n'avait pas suivi de traitement, ce qui, selon les auteurs, pourrait représenter une association avec des infections opportunistes. Les résultats indiquent que le traitement HAART réduit la diversité des microbes présents dans la cavité buccale des patients atteints du sida.

Les auteurs ont précisé que des études supplémentaires sont nécessaires sur le mécanisme d'action par lequel le traitement HAART aide à maintenir l'équilibre microécologique salivaire chez les patients atteints du SIDA.

L'étude, intitulée « Clinical oral condition analysis and the influence of highly active antiretroviral therapy on human salivary microbial community diversity in HIV-infected/AIDS patients », a été publiée le 29 juin 2022 dans Frontiers in Cellular and Infection Microbiology.

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