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L’implantologie : une solution pour surmonter l’invalidité buccale de mes patients

Gérard SCORTECCI, Chirurgien-dentiste Implantologiste exclusif, chirurgie et prothèse
Virginie Ananou

Virginie Ananou

mar. 12 janvier 2010

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Pratiquant l’implantologie depuis 35 ans et reconnu à l’international comme expert du haut de ses 1 200 implants réalisés par an en moyenne, le docteur Gérard Scortecci divulgue humblement ses conseils pour une démocratisation de l’implantologie.

Qu’a apporté la pratique de l’implantologie dans votre exercice ?

L’implantologie m’a évité de mutiler des dents saines lorsqu’il s’agissait de remplacer une ou plusieurs dents manquantes. Elle a permis à mes patients de s’affranchir des prothèses amovibles auxquelles ils avaient du mal à s’adapter. Grâce à l’implantologie, j’ai pu offrir à de nombreuses personnes une solution pour surmonter leur invalidité buccale. Mon exercice professionnel a suivi l’évolution de l’implantologie qui s’est développée de manière remarquable ces 30 dernières années, en particulier au niveau des composants prothétiques. Lorsque j’ai timidement placé mes premiers implants en 1974, je n’imaginais pas pouvoir un jour surmonter les difficultés qui se sont présentées par la suite. L’implantologie m’a également permis d’élargir mes connaissances sur la biologie de l’os. Une thèse d’état dédiée aux implants disques m’a valu d’être habilité à diriger les recherches depuis 1988. Tout récemment, grâce à la collaboration étroite du Professeur Itzhak Binderman, nous avons développé les Ostéotenseurs matriciels. Depuis 2 ans, ces outils ont complètement révolutionné l’approche implantaire en préparant le terrain osseux quelques semaines avant d’intervenir.

Dans quels cas ne recommandez-vous pas un traitement implantaire ?

Les contre-indications de l’implantologie sont à peu près superposables à celles de la chirurgie buccale en général. Si un examen clinique approfondi est, bien sûr, essentiel, connaître la psychologie du patient – ses motivations, ses attentes – est également important. Médecin traitant et spécialistes sont toujours consultés. Il ne faut pas perdre de vue que l’implantologie est une thérapie de confort qui n’a rien d’obligatoire. Les prothèses conventionnelles sont concurrentielles des implants et ont la faveur des patients qui refusent toute chirurgie. Il existe cependant des contre-indications spécifiques à l’implantologie :
1. Les patients âgés de moins de 18 ans sont exceptionnellement implantables, mais sous peine de déboires sur le plan esthétique. Mieux vaut attendre la fin de la croissance, c’est-à-dire 18, voire 20 ans.
2. Il faut renoncer à l’implantologie si la situation n’est pas cliniquement maîtrisée et que trop de problèmes dentaires ne sont pas sous contrôle. Mettre des implants dans chaque espace édenté sans approche globale complique le traitement final.
3. Le problème des possibilités financières peut aussi être un obstacle.
4. L’aspect psychique est fondamental. Le patient doit pouvoir réfléchir et se faire une opinion. Il est important de ne pas donner au patient une vision idyllique et surréaliste de l’implantologie en lui faisant croire que l’implant est une solution miracle sans aucune contrainte.
5. La capacité du patient à maîtriser une hygiène bucco-dentaire correcte est fondamentale. Il faut éduquer les futurs porteurs d’implants à cet aspect qui participe à la garantie à long terme de nos constructions implanto-portées.

Quelles sont les principales évolutions ?

Les évolutions à venir viennent de plusieurs directions : 1. Ingénierie implantaire (bioforme, état de surface, matériaux) ; 2. Ingénierie prothétique avec la zircone et la CFAO ; 3. Ingénierie topologique (guides chirurgico-prothétiques, simulation, scanner dentaire) ; 4. Ingénierie tissulaire avec l’activation des cellules souches du patient avec les Ostéotenseurs matriciels. De même, les PRF et les biomatériaux sont en plein développement.

Qu’est-ce qui va révolutionner la dentisterie dans les années venir ?

1. La mutualisation des connaissances et l’établissement d’arbres décisionnels rationalisés en fonction de chaque situation clinique particulière. Tout cela se fera via Internet qui permet les échanges d’information ultra-rapides et efficaces entre professionnels compétents en la matière.
2. La médicalisation de la dentisterie. Une meilleure connaissance de la biologie du patient pour avoir des solutions thérapeutiques adaptées.
3. La place de plus en plus grande prise par le numérique depuis l’élaboration des plans de traitement, l’analyse du risque, la mise en place des implants et la réalisation rapide de pièces prothétiques grâce à la CFAO.
4. L’ingénierie tissulaire au service des projets thérapeutiques (exemple : l’utilisation des Ostéotenseurs pour l’orthodontie, la parodontologie, l’implantologie, la chirurgie buccale, etc.).

Quels sont vos critères de choix d’un implant ? (courts, longs, coniques, sous-dimensionées, etc.) ?

Les critères de choix sont fonction d’éléments anatomique et prothétique. Depuis quelques années, la gamme des racines artificielles s’est notablement étendue grâce à une meilleure connaissance du lit osseux receveur. Les implants courts sont une option que nous utilisons depuis plus de 25 ans dans l’os dense. Ils sont peu fiables dans l’os de type IV, où l’implant long qui va chercher un ancrage dans les corticales permet d’obtenir à long terme une meilleure stabilité. De même, dans l’os de type IV, il est recommandé de sous-dimensionner le forage pour obtenir une meilleure stabilité primaire. Pour les maxillaires et les mandibules atrophiques, c’est l’implantologie basale qui permet de surmonter des difficultés extrêmes dans des délais très courts et avec une grande fiabilité.

Si vous ne deviez avoir que cinq instruments, desquels ne pourriez-vous pas vous passer ?

Tout dépend du niveau de difficulté auquel je suis confronté. Si je réalise une implantation sans lambeau, j’ai besoin d’un guide chirurgical, d’une fraise à détourer, d’un foret unique, d’un implant Fractal et d’un contre-angle pour placer la racine artificielle.
Si je dois équiper un maxillaire et/ou une mandibule atrophique, rien ne doit manquer à l’appel, sous peine de ruiner les différentes étapes et de faire capoter l’opération, voire de mutiler le patient. Dans ce cas, il est impératif d’utiliser tout ce que la technologie moderne nous apporte depuis la simulation numérique, les guides informatiques

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