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Un fossile de mandibule met en exergue la complexité de l'origine de l’homme de Néandertal

La mandibule de la Niche de Montmaurin (Photo : Dr José-María Bermúdez de Castro)

lun. 29 janvier 2018

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BURGOS, Espagne : Les fossiles humains d'Europe font toujours l'objet de très nombreuses études. Une nouvelle publication d’une équipe de chercheurs du Centro Nacional de Investigación sobre la Evolución Humana à Burgos en Espagne tend à réfuter la représentation de l’évolution linéaire de la lignée humaine, révélant la vraie complexité de l’origine de l’homme de Néandertal. L'étude réévalue une mandibule trouvée en France courant du vingtième siècle.

La mandibule a été découverte le 18 juin 1949 dans La Niche de la grotte du Coupe-Gorge de Montmaurin, endroit qui a également livré des outils en pierre et des restes de fossiles de différentes espèces de canidés et d’ursidés, permettant de replacer la mandibule dans le temps. Son âge présumé est situé entre 200 000 et 240 000 ans. Les résultats montrent que les fossiles de la grotte du Coupe-Gorge présentent des caractères morphologiques dont certains sont décrits comme caractéristiques de l'Homme de Néandertal, en particulier selon la morphologie externe de la molaire qui est clairement semblable à celles de l’homme de Néandertal. Cependant, les techniques de mathématiques appliqués à l’étude d'une large variété de maxillaires montrent que cette mandibule est plus étroitement liée à des spécimens d’Afrique et d’Eurasie de la période Pléistocène moyenne, notamment à celles de Dmanisi en Géorgie.

« Nous nous trouvons ici face à une mandibule archaïque, avec des morceaux dentaires qui sont de manière indiscutable taxonomiquement Néandertalien , ce qui vient soutenir l’hypothèse que la lignée de l’homme de Néandertal n'a pas évoluée de façon linéaire mais en mosaïque » , a expliqué le Dr José María-Bermúdez de Castro, qui dirigeait l’équipe de chercheurs en partenariat avec le Dr Amélie Vialet, chercheur francais du Musée d’Histoire  Naturel de Paris.

Considérée depuis deux décennies comme le plus ancien fossile humain trouvé en France, la mandibule a été décrite en détail par G. Billy et Henri V. Vallois en 1977. Ce travail a été entrepris il y a plus de 40 ans, dans le contexte de ce qui était alors connu et des théories en cours sur la colonisation du continent européen. Cependant, l'évolution humaine en Europe était sans aucun doute plus complexe qu'on ne le pensait à cette époque. La possibilité qu'il y ait eu coexistence d'au moins deux lignées d'homininés et que des croisements, des périodes prolongées d'isolement, des dérives génétiques et d'autres processus étaient habituels au Pléistocène moyen en Europe, prend de l'ampleur.

« L’apparence du classique Néandertalien à la fin de la période Pléistocène est une question qui n’est pas finie d’être réglée.Il reste de nombreux points d’interrogations, et la mandibule de La Niche de la grotte de Montmaurin a maintenant rejoint la liste des fichiers X », a conclu le Dr Bermúdez de Castro.

L'étude, intitulée « Une réévaluation de la mandibule de La Niche de Montmaurin- (Haute Garonne, France) dans le cadre de l’évolution de l’Humain à la période Pléistocène » (A reassessment of the Montmaurin-La Niche mandible (Haute Garonne, France) in the context of European Pleistocene human evolution) a été publiée dans le journal PLOS ONE le 16 janvier 2018.

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