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Consommation d'opioïdes : problèmes dentaires liés aux médicaments à base de buprénorphine.

Si la buprénorphine peut causer de graves problèmes dentaires, la FDA a déclaré que le médicament présente divers avantages qui le rendent très utile pour traiter les troubles de l'usage des opioïdes. (Photo : ah_designs/Shutterstock)
Iveta Ramonaite, Dental Tribune International

Iveta Ramonaite, Dental Tribune International

lun. 14 février 2022

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SILVER SPRING, Md., États-Unis : La Food and drug administration (FDA) américaine a récemment annoncé que les médicaments contenant de la buprénorphine à dissoudre sous la langue ou à apposer contre la joue peuvent aggraver la santé bucco-dentaire d’un patient, provoquer des caries dentaires, des infections buccales et même la perte de dents. Toutefois, les avantages des médicaments à base de buprénorphine pour les troubles et la douleur liés à l’utilisation d’opioïdes l’emportent clairement sur les risques et constituent des outils importants dans le traitement de ces affections, a déclaré la FDA.

La buprénorphine est un médicament souvent utilisé pour traiter la dépendance aux opioïdes en réduisant les symptômes de sevrage du trouble obsessionnel compulsif et l'envie de consommer des opioïdes. Associée à des conseils et à d'autres thérapies comportementales, la buprénorphine est considérée comme l'une des méthodes les plus efficaces pour traiter le trouble obsessionnel compulsif. Elle peut aider les patients à se rétablir de leur dépendance et à réduire, voire prévenir, les surdoses d'opioïdes, améliorant ainsi la survie des patients et diminuant la consommation d'opioïdes, ce qui peut aider les patients à trouver et à conserver un emploi, selon l'administration américaine des services de santé mentale et de lutte contre les toxicomanies.

Le médicament a également été largement utilisé pour la gestion de la douleur, pour laquelle il a été approuvé en 2015. L'utilisation de la buprénorphine pour traiter le trouble obsessionnel compulsif a été approuvée en 2002.

La buprénorphine est généralement placée sous la langue. Elle peut également être administrée sous forme de patch cutané ou d'injection, mais ces voies d'administration n'ont pas été identifiées comme préoccupantes pour la santé dentaire par la FDA, contrairement à la buprénorphine à dissolution orale.

Buprénorphine et problèmes dentaires

Depuis son autorisation, la FDA a identifié 305 cas de problèmes dentaires lors de prise de médicaments en dissolution à base de buprénorphine, dont 131 ont été classés comme graves. La plupart des problèmes bucco-dentaires ont été identifiés chez des patients qui utilisent la buprénorphine pour traiter le trouble obsessionnel compulsif, et les données montrent que le médicament affecte des personnes d'âges différents.

Lors de l'évaluation des dossiers dentaires des patients, il a été constaté que, sur les 305 cas, 26 patients n'avaient aucun antécédent de problèmes dentaires, et 113 ont mentionné que deux dents ou plus avaient été affectées après avoir pris de la buprénorphine. Les problèmes de santé bucco-dentaire sont apparus chez les patients après deux semaines voire quelques années après le traitement initial.

Selon la FDA, un grand nombre d'effets indésirables du médicament sur les dents ont été signalés par les professionnels de la santé. Le traitement le plus couramment prescrit pour traiter les problèmes dentaires liés à la buprénorphine était l'extraction ou l'ablation des dents, qui a été rapportée dans 71 cas. D'autres cas ont nécessité des traitements de canal, une chirurgie dentaire et des procédures telles que la pose de couronnes et d'implants.

Les recommandations aux professionnels de santé

La FDA demande actuellement aux autorités réglementaires d'ajouter aux informations de prescription et au guide du patient un nouvel avertissement sur le risque d'utilisation de médicaments contenant de la buprénorphine à dissoudre.

À la lumière de ces résultats, la FDA conseille aux professionnels de santé de se renseigner auprès de leurs patients sur leurs antécédents en matière de santé bucco-dentaire avant de leur prescrire un traitement à base de buprénorphine transmuqueuse et de les orienter vers un dentiste peu après le début du traitement. De plus, la fédération préconise aux professionnels de santé d'informer les patients des effets indésirables que le médicament peut avoir sur la santé bucco-dentaire et de leur demander de prendre des précautions supplémentaires après la dissolution complète du médicament, notamment en se rinçant doucement les dents et les gencives avec de l'eau avant de l'avaler. De plus, après avoir pris le médicament, les patients doivent attendre au moins une heure avant de se brosser les dents.

Enfin, la FDA a demandé aux dentistes qui traitent des patients prenant un produit de buprénorphine transmuqueuse de procéder à une évaluation dentaire de base et à une évaluation du risque de caries, d'établir un plan de prévention des caries dentaires et de parler aux patients de l'importance de contrôles dentaires réguliers.

La prescription d'opioïdes en dentisterie

Dans une étude rapportée par Dental Tribune International (DTI), des chercheurs de l'université de l'Illinois à Chicago ont constaté que les dentistes américains prescrivent 37 fois plus d'opioïdes que les dentistes anglais et que les dentistes américains prescrivent une plus grande variété d'opioïdes. Dans une autre étude, des chercheurs de la faculté de médecine de l'université de Pittsburgh ont signalé que plus de la moitié des ordonnances d'opioïdes délivrées par les dentistes dépassent la quantité de trois jours recommandée par les Centres de contrôle et de prévention des maladies pour la gestion de la douleur dentaire aiguë. En outre, les résultats ont montré que 29 % des patients dentaires recevaient des opioïdes plus puissants que nécessaire pour la douleur postopératoire.

Comme l'a déclaré à DTI, le Dr David Hamlin, directeur régional des soins dentaires de la compagnie d'assurance et de services de santé mondiale Cigna, les dentistes jouent un rôle crucial dans la prévention de l'abus d'opioïdes et de la dépendance à ceux-ci, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes. La société préconise des stratégies alternatives plus sûres pour la gestion de la douleur dentaire, notamment l'utilisation d'ibuprofène, et recommande aux professionnels dentaires d'actualiser en permanence leurs connaissances sur les normes de soins actuelles en s'appuyant sur des recherches factuelles qui concernent la gestion de la douleur.

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