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Guide pratique : comment choisir un fauteuil vraiment ergonomique ?

5 critères vous permettront à coup sûr de passer au banc d’essai tous les units, afin de déterminer lesquels peuvent obtenir le label « Ergonomique » (Photo : Shutterstock/ Oatawa)
Dr David Blanc

Dr David Blanc

lun. 25 novembre 2019

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PARIS, France : Ça y est vous êtes à l’ADF, plein d’enthousiasme, prêt à choisir votre nouveau fauteuil. Cependant vous êtes face à un choix pléthorique d’units, qui se ressemblent tous et qui vous font tous des promesses envoutantes d’ergonomie. Les marques rivalisent de gadgets, de tentatives d’innovation, et multiplient les bras mobiles afin de vous proposer quelque chose de réglable dans tous les sens.

L’objectif est de satisfaire par tous les moyens les demandes des praticiens, qu’elles soient bonnes ou non pour leur ergonomie. Quelle angoisse pour un revendeur de répondre négativement. Il faut bien se souvenir que la motivation des fabriquants est de vendre du matériel, mais il n’y a pas toujours de bonnes connaissances en ergonomie, à part d’y apposer le nom.

On y trouverait presque une analogie avec le despotisme éclairé du siècle des lumières, où les monarques absolus sentant le vent tourner, ont utilisé la raison et l’apport de la science pour asseoir un peu plus leur absolutisme en faisant croire que c’était pour le bien du peuple. Alors utilisons réellement la science.

Comment s’y retrouver ? Si vos critères de choix ne sont pas clairement définis, vous risquez de céder à des impressions subjectives, et une fois rentré chez vous, de regretter votre choix. Or vu l’investissement financier et le temps que l’on passe à travailler sur ce fauteuil, on a tout intérêt à ne pas se tromper.

Nous allons déterminer ensemble un cahier des charges, basé sur notre anatomie et notre biomécanique, afin d’obtenir enfin un unit pourvu d’un vraie ergonomie.

La définition la plus simple de l’ergonomie est le fait d’adapter le travail à l’homme. Or nous passons notre temps à nous adapter à notre fauteuil et au patient. Le patient s’installe dans le fauteuil et nous inclinons le dossier jusqu’à ce que le patient nous arrête, puis nous essayons de voir sa cavité buccale. Nous nous adaptons.

Une vraie démarche d’ergonomie serait de commencer par oublier nos habitudes de travail, de déterminer la position idéale dans laquelle nous voudrions travailler, puis de placer la cavité buccale devant nos yeux ; d’observer où notre main aimerait reposer les instruments, puis de placer le support d’instruments sous notre main.

Voici un protocole en 5 points qui va vous permettre à coup sûr de passer au banc d’essai tous les units, afin de déterminer lesquels peuvent obtenir le label « Ergonomique ». Vous pourrez ensuite faire votre choix en fonction de critères qui vous sont propres.

1 – Déterminer la hauteur de votre tabouret opérateur. Les selles sont d’ailleurs fortement déconseillées car en plus d’être issues d’une erreur d’appréciation biomécanique, elles vous éloignent considérablement du patient et donc blessent vos cervicales.

2 – Déterminez ensuite votre distance minimale de vision distincte, avec un œil corrigé surtout si la presbytie est apparue… Pas la distance de travail que vous utilisez au cabinet, mais celle idéale que vous avez en tapant un sms par exemple. Mesurez alors la distance de vos doigts par rapport au sol.

3 – Placez le dossier du fauteuil à l’horizontale et montez l’unit jusqu’à ce qu’il arrive à 20cm de vos doigts ; pour tenir compte du volume d’une tête. Si l’unit n’atteint pas cette hauteur le test est fini, ce n’est même pas la peine de continuer, changez de stand. Ce n’est surement pas à vous de vous adapter au matériel.

4 – En position de travail, les yeux fermés, simulez la repose d’un instrument rotatif. Gardez le coude au corps, simplement en dépliant le coude. Et observez ou se situe votre main.

5 – Sans bouger votre main, amenez le support sous l’instrument rotatif. Si vous ne parvenez pas à le placer sous celui ci, passez votre chemin, c’est le support qui doit s’adapter, encore une fois ce n’est pas à vous de vous adapter aux possibilités du support. Ne subissez pas une erreur de conception.

Fixez ensuite le support d’instrument afin d’éviter de le dérégler, vous n’allez quand même pas tout recommencer à chaque patient…

Vous comprenez donc qu’il est inacceptable de devoir relever le dossier pour placer la tête du patient à la bonne distance, de devoir regarder vers le bas notre zone de travail  alors que le patient pourrait être placé bien plus haut, de devoir éloigner le coude du corps pour saisir un instrument. Vous avez maintenant des outils pragmatiques qui vous éviteront d’être convaincus à tord par des arguments subjectifs, parfois dûs à la méconnaissance du métier de chirurgiens dentistes et d’ergonomie improvisée.

En testant le matériel de cette façon c’est l’assurance d’un unit parfaitement ergonomique, respectant la biomécanique humaine, et adapté à votre anatomie.  Sera alors amélioré non seulement votre confort de travail,  mais surtout la qualité de vos soins.

Dr David Blanc
Chirurgien Dentiste'
Masseur Kinésithérapeute
Ostéopathe
D.U. d’Ergonomie des gestes et des postures
Formateur pour Ergonomie-Dentaire.com
Facebook : Dental Ergonomics Ergonomie Dentaire

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