Dans ce cas on peut se réveiller le matin en pleine forme. En tout cas, on doit être régulièrement moins fatigué le matin au réveil que le soir quand on s’est couché !
C’est fondamental !
Si ce n’est pas le cas, alors il y a une pathologie dans le sommeil qu’il faudra rechercher.
Quand la nuit est bonne, nous faisons quatre à six cycles de sommeil de 1h30 à 2h00 chacun environ. Ce sont les premières heures de sommeil qui sont les plus récupératrices car c’est le moment pendant lequel on a le plus de sommeil lent profond (le sommeil paradoxal arrive plutôt en fin de nuit ; Fig. 5).
On peut avoir des éveils normaux dans la nuit, si on se rendort rapidement ce n’est pas grave. Le bébé aussi se réveille régulièrement dans la nuit, c’est normal. Il ne faut pas systématiquement se lever sinon une habitude s’installe, et ensuite, c’est « un peu galère » pour les parents qui finissent épuisés !
Si on se réveille le matin régulièrement plus fatigué que la veille, voire épuisé et que l’on présente des moments de somnolence diurne excessive, alors on va rechercher une pathologie du sommeil.
Dans l’ordre de fréquence, c’est la dette chronique de sommeil qui est prépondérante ! on estime que 30 % de la population active est en manque de sommeil chronique. C’est donc la première cause de somnolence en journée.
Puis les syndromes anxio dépressifs, même légers à modérés, donnent asthénie et somnolence diurne excessive.
Les problèmes d’insomnie chronique donnent très souvent une asthénie conséquente et pas vraiment de somnolence. Mais, quand même, dans certains cas d’insomnies sévères on peut voir apparaître de la somnolence.
Et puis il y a tous les troubles respiratoires nocturnes. Les syndromes d’apnées du sommeil sont estimés à 8 % de la population adulte et aussi de 2 à 5 % chez les enfants !
C’est une pathologie que tous les dentistes et orthodontistes peuvent suspecter et même prendre en charge. Chez les adultes, le tableau est souvent typique ; ronflement, apnées entendues, surpoids, asthénie matinale, et somnolence diurne excessive. Bruxisme, gingivite et parodontopathie et pertes dentaires sont aussi des signes évocateurs importants.
Alors on déclenche un enregistrement du sommeil en polygraphie ou polysomnographie (Fig. 6) chez un confrère qui connaît ces pathologies et qui sait lire les enregistrements. Le diagnostic de syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) léger, modéré ou sévère est alors fait. Le diagnostic repose sur les résultats de l’enregistrement et de la clinique du patient.
Quand le diagnostic est fait alors on met en place le traitement. Aujourd’hui le traitement le plus rapide et le plus efficace est la pression positive continue (PPC) (Fig. 7).
Le mécanisme est simple, une petite machine envoie de l’air en permanence dans les voies respiratoires du patient, on a un effet d’attelle pneumatique et donc disparition des apnées et du ronflement.
On traite parfaitement le patient mais on ne le guérit pas. Il existe aussi les orthèses d’avancée mandibulaire qui sont d’une utilité incontestable. C’est un peu plus long à mettre en place et un peu moins efficace que la PPC. On les réserve plutôt aux SAOS modérés.
Evidemment il ne faut pas oublier la prise en charge diététique. Dans certains cas on peut avoir recours à la chirurgie bimaxillaire. La perte de poids conséquente et la chirurgie bimaxilaire sont les seules techniques curatives. Donc le plus souvent chez les adultes, le traitement reste palliatif.
D’où l’immense intérêt de dépister les enfants qui présentent des troubles respiratoires nocturnes car la situation est complètement différente. En effet chez les enfants il y a un potentiel de guérison grâce à leur croissance notamment maxillo faciale ! Et le dépistage précoce est tellement simple : c’est un enfant qui présente une respiration buccale, il est cerné, le visage ovoïde (faciès adénoïdien ; Fig. 8).
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