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Les dentistes répondront aux préoccupations mondiales sur la résistance aux antibiotiques pendant l'IDEM de Singapour

Les infections causées par des micro-organismes résistants ne répondent souvent pas à un traitement standard. (Photo : luchschen)

lun. 17 février 2014

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SINGAPOUR, République de Singapour : Après la publication de rapports alarmants sur la résistance aux antimicrobiens, la Commission européenne et la Food Drug Administration des États-Unis (FDA) ont annoncé récemment des règles plus strictes, visant à réduire la surutilisation des antibiotiques, dans l'espoir de ralentir la menace croissante de résistance aux antimicrobiens (RAM).

Le Dr John Molinari et le Pr Ken Hargreaves donneront des conférences sur la gestion de l'infection et les alternatives aux antibiotiques, pendant l’IDEM 2014 de Singapour, qui aura lieu du 4 au 6 avril 2014.

En novembre 2013, la Commission européenne a publié l'enquête Eurobaromètre sur la RAM, et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CECM) a publié les dernières données sur la résistance aux antibiotiques dans l'Union européenne et l’espace économique européen. Plus tôt en 2013, le Center for Disease Control (CDC) a également publié un bilan sur les risques de résistance aux antibiotiques. Les trois rapports étaient peu encourageants, comme les rapports précédents de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l'Alliance pour l’usage prudent des antibiotiques (APUA), qui ont souligné le problème mondial croissant de la résistance aux antimicrobiens.

Dans un entretien téléphonique, le Dr Molinari, un microbiologiste, a déclaré : « J'ai donné depuis 20 ans, des conférences pour des médecins et dentistes, sur les risques de la résistance aux antimicrobiens. C'est une préoccupation croissante de la santé publique, partout dans le monde. »

Pendant l’IDEM 2014, le Dr Molinari présentera une conférence intitulée : « Infection Control – Yesterday, Today and Tomorrow », parrainée par Scican, le spécialiste de la lutte contre les infections. Il pense qu'il y a de nombreuses questions concernant une perception erronée et un abus des procédures de contrôle des infections dans tous les domaines des soins de santé, qui sont en conflit avec les dernières connaissances scientifiques et cliniques.

Le professeur Hargreaves, un avocat des thérapies antimicrobiennes locales en endodontie pour réduire la charge bactérienne, et utilisées comme une alternative aux antibiotiques systémiques, a déclaré, « Il y a une reconnaissance croissante de l'impact de la résistance aux antibiotiques comme étant une menace pour la santé. En 2013, le CDC a publié une étude approfondie intitulée Antibiotic Resistance Threats in the United States, 2013. Cette étude, ainsi que l'enquête Eurobaromètre de 2013, fournissent des preuves convaincantes, pour que le clinicien puisse comprendre ce problème et dispenser un traitement approprié pour les infections odontogènes.

Le Pr Hargreaves a également donné des statistiques alarmantes. « Les chiffres sont frappants. Chaque année, aux États-Unis, près de deux millions de personnes ont des infections dues à des bactéries résistantes aux antibiotiques et 23 000 de ces personnes meurent de leurs infections. Il est estimé que jusqu'à 50 pour cent des prescriptions d'antibiotiques sont données à des patients qui n'ont pas d’indication médicale pour ces médicaments. Ces faits exigent une réévaluation de l'utilisation des antibiotiques pour les infections odontogènes ».

Le Pr Hargreaves estime que les cliniciens devraient envisager toutes les solutions possibles avant de donner une ordonnance. « La recherche endodontique montre que les thérapies antimicrobiennes locales réduisent considérablement la charge bactérienne, soulignant ainsi l'importance de cette alternative par rapport aux antibiotiques systémiques. Des recherches plus poussées dans ce domaine sont nécessaires, mais les résultats à ce jour ont conduit à une directive basée sur les données scientifiques, pour traiter les infections odontogènes. »

Le projet GAARD (Global advisory on antibiotic resistance data), dont le but est de soutenir et d'apprendre à partir de l'infrastructure de surveillance existante, a publié son premier rapport en 2005. Bien que les tendances importantes de la résistance mondiale au médicament étaient indiquées, le rapport dévoilait aussi le manque de données coordonnées de surveillance locale, nationale et mondiale, et appelait à des efforts plus approfondis et coordonnés.

Cependant, cet appel n’a rencontré qu’une réponse limitée. Il a fallu huit ans à la Commission européenne avant de pouvoir annoncer en 2013, qu’elle avait adopté une nouvelle législation sur la surveillance de la RAM, qui garantira des systèmes de surveillance harmonisés en Europe, assurant ainsi la comparabilité des données entre les états membres, à défaut du reste du monde.

Alors que l'Europe et les États-Unis ont amélioré la surveillance et commencé à mettre en place de nouvelles réglementations, peu a été fait dans le reste du monde. Ainsi, l'Afrique, l'Amérique du Sud et certaines parties de l'Asie sont devenus des foyers de prolifération de la RAM, mais aussi les États-Unis, bien que pour des raisons différentes. Tout comme il n'existe pas de cause unique au regard de l'augmentation de la RAM, il n'y a pas de solution unique. Aux États-Unis, le facteur le plus important est la quantité massive d'antibiotiques utilisés par l'industrie de l'élevage des animaux, environ 70 pour cent en poids, de tous les antibiotiques utilisés aux États-Unis.

Un autre problème à considérer est que la plupart des 30 pour cent restants prescrits à l'homme sont inutiles. L’augmentation de l'auto-médication dans le monde, des médicaments périmés ou mal stockés, des doses faibles, des cycles incomplets, ainsi que des médicaments contrefaits, sont tout le carburant de la bombe à retardement de la RAM. La menace croissante de la RAM incombe à tous les professionnels de santé, quel que soit leur domaine ou le pays où ils pratiquent.

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