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Les low cost aux bancs des accusés

L´information mettant en lumière des pratiques malhonnêtes exercées dans la dentisterie a été reléguée à plusieurs reprises dans les médias. Dernièrement, une enquête de “Spécial Investigation” a dénoncé certains abus des centres low cost, des arnaques à la CMU, de la traçabilité des prothèses... Le secteur dentaire français est mis à mal.

Une dentiste de centre low cost explique : “On est plus dans une situation de commerce que médicale.” Des soins pratiqués sans raison ou une facture surévaluée, certaines fois vingt fois plus cher, cela existe. L’enquête menée par l’agence Presse & Co pour  "Spécial investigation" dénonce des dérives sidérantes.

"C’est un univers si secret, si tabou que j’avais presque l’impression de préparer un documentaire sur l’armement", explique la journaliste Maud Richard, qui a travaillé pendant huit mois sur les soins low cost. Ces centres qui se sont installés dans plusieurs villes en 2012, s´imposent à grands coups de pub et présentent des devis jusqu´à 50 % moins élevés que d´autres cabinets dentaires. Dotés d’un personnel qualifié et de matériel perfectionné, ces centres ne pouvaient donc que rencontrer le succès. Les équipes de "Spécial investigation" se sont intéressées au leader de ce nouveau marché. Premier implanté dans l’Hexagone et bientôt pourvu de sept centres, il est dirigé par un homme d’affaires, ancien coach pour les dentistes souhaitant gagner plus. "Ce sont des usines à faire du pognon", dénonce Philippe Leclercq, docteur en chirurgie dentaire et expert judiciaire près la cour d’appel de Paris.

L’année dernière, l’Ordre national des chirurgiens dentistes a alerté la ministre de la Santé sur plusieurs abus : la sélection des patients (les enfants ne peuvent pas y être soignés) et le choix de ne pratiquer que les actes les plus rentables (presque aucun soin conservateur – dévitalisation, traitement des caries, détartrage), deux volontés contraires à la charte déontologique des dentistes.

De plus, ces centres auraient tendance à traiter sans raison. Ainsi, certains devis comprendraient la dévitalisation de dents saines ou la pose de couronnes sans nécessité. En caméra cachée, une patiente test a consulté un dentiste de low cost qui lui a établi un devis d´un montant de 2 732,36 euros, pour quatre couronnes complètement inutiles alors que l´expert dentaire, Dr Leclercq a quant à lui conclu : deux caries, une prémolaire à surveiller, et détartrage pour un devis de 144,60 euros soit vingt fois moins en réalité. Le Dr Leclercq précise." À partir du moment où cliniquement, elle n’en a pas besoin, on peut appeler ça de la mutilation volontaire”, délit passible de dix ans de prison.

L´émission produite par Presse & Co (Shine France) a été diffusée le 6 mai sur CANAL+, sous le titre "Dents le business du sourire".

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