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Préparation cavitaire optimisée pour restaurations partielles collées en céramique. (Image: Drs Adrien Pollini et Annik Pelletier, Canada)

Les restaurations partielles collées postérieures en céramique sont une évolution moderne en dentisterie quotidienne.

Le domaine de la prothèse fixe connaît une transformation majeure grâce au développement des restaurations partielles collées en céramique. Ces techniques, qui s’appuient sur des principes de préparations conservatrices, deviennent progressivement une norme en dentisterie moderne. La tendance actuelle vers des procédures plus respectueuses de la structure dentaire naturelle, permet d’améliorer non seulement l’esthétique mais aussi la durabilité des restaurations, tout en minimisant la mutilation excessive des tissus dentaires. Ces approches adhésives se distinguent des méthodes traditionnelles, qui reposaient principalement sur la rétention mécanique pour assurer leur propre rétention au détriment de l’organe dentaire.

Préparation conservatrice et adhésive

Les restaurations partielles collées, comme les onlays ou les overlays, sont conçues pour remplacer des parties spécifiques de la dent (Fig. 1), souvent dans les zones postérieures, tout en conservant une quantité maximale de dentine et d’émail (Fig. 2). Contrairement aux couronnes complètes qui nécessitent une réduction significative de la dent pour permettre l’adaptation de la future restauration prothétique, les restaurations partielles ne nécessitent que l’élimination des tissus affectés ou compromis.

Cette approche conservatrice repose sur la qualité des matériaux modernes, notamment la céramique, qui offre une excellente biocomptabilité et résistance à l’usure. De plus, les céramiques actuelles ont des propriétés mécaniques qui permettent de supporter les forces masticatoires dans les zones postérieures, là où les contraintes sont les plus importantes. En outre, leur capacité à imiter l’apparence naturelle de la dent en fait un choix esthétique privilégié.

Protocoles de collage : une étape clé

Le succès des restaurations collées repose sur la maîtrise des protocoles de collage (Fig. 3) avec l’hybridation des tissus dentaires (ou IDS) suite à la préparation. Les systèmes adhésifs modernes permettent une liaison chimique forte entre la dent et le matériau de restauration.

Fig. 1 : Préparation cavitaire optimisée pour restaurations partielles collées en céramique.

Fig. 1 : Préparation cavitaire optimisée pour restaurations partielles collées en céramique.

Fig. 2 : Dépose des anciennes restaurations et analyse des tissus restants.

Fig. 2 : Dépose des anciennes restaurations et analyse des tissus restants.

Fig. 3 : Mise en place de l’hybridation dentinaire (IDS) en zone prémolaire.

Fig. 3 : Mise en place de l’hybridation dentinaire (IDS) en zone prémolaire.

Cette adhésion est rendue possible par des protocoles de préparation spécifiques, qui commencent par un traitement de surface des tissus dentaires. L’acide phosphorique est utilisé pour conditionner l’émail et la dentine, suivi de l’application d’un adhésif de liaison (Figs. 4a–c).

Figs. 4a–c : Préparation pour restaurations partielles collées postérieures.

Figs. 4a–c : Préparation pour restaurations partielles collées postérieures.

En parallèle, la surface interne de la restauration céramique est préparée en fonction de la composition du matériau. Par exemple, les céramiques feldspathiques et les vitrocéramiques à base de disilicate de lithium, nécessitent un traitement à l’acide fluorhydrique et l’application d’un agent de silanisation pour améliorer l’adhérence.

Une fois les surfaces préparées, la résine composite est appliquée pour créer un joint solide et durable entre la dent et la restauration.

Critères de choix : adhésion vs. rétention mécanique

Fig. 5 : La préparation dentaire pour l’assemblage.

Bien que les restaurations adhésives présentent de nombreux avantages, elles ne sont pas toujours adaptées à toutes les situations cliniques. Il est essentiel de distinguer les cas où une préparation adhésive est préférable de ceux où les méthodes traditionnelles de rétention mécanique restent plus appropriées. Les restaurations collées sont idéales pour les patients avec des dents présentant des structures suffisamment solides, pour bénéficier d’une liaison chimique sans compromettre la résistance (Fig. 5). Cependant, dans des cas de perte de structure dentaire importante, ou lorsque la zone de restauration est trop étendue, une couronne complète avec une préparation traditionnelle pourrait être plus indiquée.

La sélection du type de restauration dépend aussi de facteurs tels que l’occlusion du patient, le type de dents (molaires ou prémolaires), et la situation clinique spécifique. Les critères de choix doivent donc prendre en compte à la fois les avantages des techniques adhésives et les limites potentielles liées à la complexité des cas.

Enjeux pédagogiques : intégration dans la formation dentaire

Dans le contexte de la formation clinique, il est primordial que les futurs dentistes soient formés aux protocoles modernes de restauration adhésive. À l’université Laval, par exemple, les responsables du programme de prothèse fixe intègrent ces évolutions technologiques dans le cursus prédoctoral, afin de garantir que les étudiants maîtrisent non seulement les techniques traditionnelles, mais aussi les techniques contemporaines. Cette approche vise à offrir une formation équilibrée, fondée sur des données scientifiques, et à préparer les étudiants à pratiquer une dentisterie prévisible, reproductible et conforme aux standards actuels.

En conclusion, les restaurations partielles collées postérieures en céramique représentent une avancée significative en prosthodontie. Elles permettent de préserver la structure dentaire naturelle, tout en offrant des résultats esthétiques et fonctionnels de haute qualité. Grâce à une formation clinique adéquate et à la maîtrise des protocoles de collage, ces restaurations sont destinées à devenir une pratique de référence dans les cliniques dentaires modernes.

Note éditoriale:

Cet article a été initialement publié dans Dental Tribune France, N°1/2025.

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