Discussion
À la fin du XIXe siècle, Green Vardiman Black définit les classes de cavités I à V pour classer les lésions carieuses. Une sixième classe, la classe VI, a été définie par Simon en 1956.2 Dans le cadre de ces classes de cavités, nous publions un cas clinique par classe pour illustrer les capacités du remplissage composite bulk. La classe II, comme dans le cas clinique présenté ici, définit les caries affectant les surfaces proximales des molaires et des prémolaires.
La responsabilité du praticien est de respecter l’anatomie dentaire et les points de contact proximaux. Si l’anatomie échoue, l’esthétique de la restauration sera compromise. Pire encore, si le point de contact est inadéquat, l’accumulation de nourriture risque de provoquer des douleurs, une inflammation des gencives, voire des caries. Cependant, si le dentiste parvient à créer une forme anatomique globale satisfaisante, le patient peut conserver sa dent encore plus longtemps.
Pour obtenir une anatomie et une fonction satisfaisantes, plusieurs éléments doivent être pris en compte : la préparation, la séparation interdentaire et le contour. Le matriçage consiste à utiliser une matrice reproduisant la paroi proximale détruite par la lésion carieuse. Généralement la matrice est métallique, elle est donc à la fois malléable et ne colle pas à la restauration. La hauteur de la matrice est cruciale car si elle est trop courte, l’étanchéité sera compromise, et si elle est trop longue, la manipulation sera gênée par la papille gingivale. La séparation interdentaire consiste à élargir l’espace interdentaire à l’aide d’un coin. Habituellement, le coin est en bois ou en plastique de différentes dimensions. La taille du coin est cruciale car si le coin est trop petit, le point de contact est trop lâche, mais si le coin est trop grand, un inconfort postopératoire peut survenir. Le contour consiste à définir la forme générale de la face proximale de la dent. Un anneau est généralement utilisé pour presser la matrice sur la dent et donner aux restaurations une forme naturelle.
Toutes les étapes décrites ci-dessus sont techniques et chronophages. Elles sont cependant indispensables pour obtenir une restauration de classe II satisfaisante. Heureusement pour les praticiens, le remplissage de la cavité peut être rapide et pratique. L’utilisation d’un composite monocouche permet un remplissage en une seule étape si la profondeur de la cavité ne dépasse pas 4 mm. De plus, il suffit d’appliquer au préalable une première couche pour surélever le fond de la cavité. En utilisant un composite thermovisqueux, le dentiste peut développer tout son potentiel esthétique. Le matériau permet un niveau de détail anatomique impressionnant avec des instruments simples et accessibles.
Tout d’abord, à l’aide d’une sonde, l’excédent est soigneusementéliminé et les bosses prennent une forme globale. Il est alors possible de créer des sillons intercuspidiens prononcés et même de marquer les lobes des cuspides à l’aide d’une lime endodontique. Toutes ces manipulations sont simples et rapides et confèrent à la restauration un aspect esthétique naturel.
Conclusion
Réaliser une restauration de classe II nécessite de rétablir l’esthétique mais surtout la fonction de la dent altérée par la lésion carieuse. L’utilisation de composite thermovisqueux permet de créer un point de contact satisfaisant pour le patient dans un temps opératoire satisfaisant pour le praticien.
La patiente était très satisfaite du résultat du traitement et impressionnée par l’esthétique de la restauration, qui se distinguait à peine ou pas du tout de la dent naturelle. De plus, elle pouvait utiliser le fil dentaire sans difficulté particulière.
Remerciements
L’auteur tient à remercier le Dr Matthias Mehring (Knowledge communication manager, VOCO), pour le soutien matériel.
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