DT News - France - Spécial ADF 2012 - Interview du Dr Christine Romagna

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Spécial ADF 2012 - Interview du Dr Christine Romagna

mer. 7 novembre 2012

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Responsable simultanément du programme de Parodontologie et de celui destiné à la formation des assistantes dentaires, Christine Romagna, membre du comité scientifique du Congrès ADF 2012, présente une Parodontologie « à la française », tout en étant ouverte à l’Europe.

Nous avons saisi cette opportunité exceptionnelle d’organiser les deux programmes, pour tenter de mettre en exergue un modèle français.

Chacun sait que la parodontologie en France n’est pas prise en charge avec les mêmes réseaux que dans la majorité des pays européens. Ailleurs, depuis longtemps, une spécialité en parodontologie à part entière est reconnue et exerce en complémentarité avec le corps des hygiénistes dentaires. Ici, vient de voir le jour la spécialité de médecine bucco-dentaire, à l’intérieur de laquelle la parodontologie pourrait trouver sa place… ? (cf séance A12 organisée par l’UNIO à l’heure des spécialités, un an après la mise en place). Des objectifs semblables, mais des moyens et une organisation différente.

Une spécificité française. Pourquoi ne pas y voir l’aspect positif du champ libre, de l’originalité et de la créativité ?

Nous avons dans cet esprit proposé un programme de parodontologie très complet, dans lequel autant les omnipraticiens que les parodontologistes pourront trouver leur bonheur, et matière à progresser, car pour nous la parodontologie ne doit pas être perçue comme un monde à part. Une parodontologie accessible et intégrée à une notion de réhabilitation orale globale.

En complémentarité, nous avons construit un programme pour nos assistantes en 7 séances où la préoccupation pour l’approche parodontale, leur présence dans la qualité des relations qui se tissent au cabinet dentaire (D104) et leur participation à part entière dans une véritable équipe de soins, donc avec le praticien (C74 - D117), sont prépondérantes, en plus de leur rôle en matière d’instrumentation et d’asepsie (D96 - D114).

Nous insisterons beaucoup également sur la prise en compte du patient en tant que personne et pas en tant que cas clinique. Notion d’humanité. Notion d’épanouissement, d’échanges et de respect (C84)entre praticien et patient, entre praticien et assistante, entre assistante et patient (C62).

Ces séances sont préparées afin que toutes et tous, assistantes et praticiens, puissent y assister ensemble et partager leurs vécus.

Quelles séances pour comprendre le parodonte et la parodontologie ?

Le parodonte ne doit pas être la préoccupation réservée des parodontologistes. Même si les puristes trouveront dans le programme le moyen d’acquérir des connaissances de pointe, par exemple dans la séance Espoirs et réalités de la régénération parodontale (D92) conduite par Henri Tenenbaum, ou la séance présentée par la SFPIO qui développera, sous la houlette de Xavier Struillou, la chirurgie muco-gingivale avec des conférenciers ténors comme Alain Borghetti et Virginie Monnet-Corti entre autres (C67). Au passage, signalons une séance du programme Recherche qui viendra compléter étroitement la formation du praticien parodonto-curieux, avec un beau titre La salive ou l’eau à la bouche (A2) !

Le parodonte ne doit pas non plus être un champ réservé aux microbiologistes. Rappelons qu’il doit être perçu par tous comme les fondations des dents et des implants ; et donc le sort de tous les édifices plus ou moins sophistiqués et/ou esthétiques que nous construisons au-dessus en dépend ! Ainsi une conférence d’un style nouveau Les clés de la réussite, dirigée par Pierre Barthet, rappellera que la notion de santé parodontale est incontournable et indispensable et exposera les fondements et l’actualité du traitement parodontal en 2012 (D112).

Le praticien trouvera aussi des séances où les traitements parodontaux sont conjugués et nécessaires à d’autres disciplines de l’odontologie, telles que l’endodontie, la prothèse ou les implants : par exemple, Les gestes simples de parodontologie pour optimiser l’esthétique en prothèse(E131), sous la responsabilité scientifique de Séverine Vincent. Mais il sera aussi question de la lésion endo-parodontale (B46)dans la séance organisée par la SFE, orchestrée par Jean-Philippe Mallet.

Une grande place va être faite, au sein du programme paro, au risque infectieux péri-implantaire : en effet un risque majeur sur lequel nous devons insister pour éviter les mauvais lendemains, à moins que le mal ne soit déjà trop répandu…, avec un cours magistral de Stephan Renvert sur les maladies péri-implantaires (E118). C’est Christian Verner qui sera son hôte et son interlocuteur privilégié. Une conférence pluridisciplinaire menée par Stéphan Duffort viendra en écho parler de prévention des maladies péri-implantaires en traitant la maladie parodontale (D103).

Enfin, pour tous ceux qui sont attentifs à une approche pluridisciplinaire du parodonte, leur attention pourra être judicieusement dirigée vers des séances consacrées au bruxisme.

Les responsables scientifiques des séances et les conférenciers ont tous été choisis avec attention, apportant dans la diversité et la complémentarité leur expertise en pratique libérale ou bien leur savoir universitaire, et parfois les deux en même temps. Nous avons essayé aussi, dans nos choix, de privilégier la jeunesse des intervenants. »

À l’ADF 2012, ce sera une parodontologie médicale ou chirurgicale ?

Nous ferons le plein de séances où la chirurgie parodontale sera explicitée, clarifiée, démystifiée et surtout pas reléguée au rang des actes iatrogènes, ringards ou inutiles ! Des protocoles et des indications précises, tant pour la chirurgie régénératrice que celle à visée plastique, prothétique et esthétique, - qui d’ailleurs nous servent aussi en situation péri-implantaire -, seront développés au cours d’un cycle entier, au cours de Travaux pratiques, et au cours d’une double démonstration TV en direct :

– Le cycle monodisciplinaire d’une journée consacrée à la chirurgie parodontale régénératrice : quand la mettre en oeuvre et comment l’optimiser ? (A8), sous la maîtrise et le charme tonique de Julie Menard.

– Le TP sur la chirurgie parodontale à visée esthétique et préprothétique (C77), conduit avec rigueur et enthousiasme par Marie-Pascale Hippolyte.

– La double démonstration TV (B51) avec deux interventions comparatives sera originale : à propos du recouvrement radiculaire par une greffe conjonctive avec Caroline Fouque, ou par la mise en oeuvre d’un protocole de substitution avec Nicolas Picard. Daniel Etienne leur apportera son soutien expérimenté en animant cette séance qui promet d’être passionnante !

Nous soulignons ici combien nous avons voulu mettre en valeur le travail des femmes cliniciennes, sans exclure bien sûr nos brillants collègues masculins. A ne manquer sous aucun prétexte d’ailleurs le cours de France Lambert sur la reconstruction des papilles : un défi chirurgical ? (A17).

Enfin, et ce sera « du lourd », la problématique du contrôle de l’infection parodontale en l’absence d’hygiénistes sera abordée : comment faire quand même, pour le bien des patients et pour l’amélioration et la pérennité des résultats de nos traitements. Mais qui va le faire ? Qui va « s’y coller » enfin ? Comment s’en préoccuper tous, à un niveau ou à un autre, selon la somme de nos savoirs, le degré de nos compétences, le temps dont nous disposons ?

Alors, de parodonto-conscient, nous deviendrons parodonto-compétent (B35), sous le contrôle engagé de Jean Marc Dersot. Et nous serons à l’écoute sage de Catherine Mattout pour la maintenance parodontale : une séance qui dictera des impératifs pour la pérennité de nos traitements (C82).

En parodontologie, ce ne sont pas seulement les avancées techniques qui comptent, mais aussi et surtout le comportement du patient voire le comportement du praticien. Ce qui en fait une discipline exigeante.

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