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Enquête : bien-être des étudiants

Près d’1 étudiant sur 2 pense que son bien-être mental et son bien-être physique se sont dégradés depuis leur entrée dans les études en Odontologie. (Photo : Shutterstock/Sun OK)

lun. 31 janvier 2022

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PARIS, France : Soucieux du bien-être des étudiants en odontologie tant concernant leur formation initiale que leur formation en centre hospitalier, l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD) avait réalisé une première enquête bien-être en 2015, puis l’avait réitérée en 2018. Sur ces deux éditions, des résultats préoccupants avaient été mis en évidence. Dans un objectif de continuité et de comparaison, l’UNECD a donc décidé, en 2021, de réaliser un nouvel état des lieux.

Cette enquête permet de poser des constats, de libérer la parole et d’ouvrir le dialogue auprès des doyens, des chefs de service et des représentants ministériels.

« Nous ne pouvons parler de la réussite dans nos études sans parler du bien-être et nous nous efforcerons de faire en sorte que la parole transmise par les étudiants dans cette enquête puisse compter et ce, pour chacun d’entre eux ! Il est urgent de prendre des mesures pour endiguer ce mal-être croissant et permettre à l’étudiant de se recentrer sur son principal objectif ; l’apprentissage, sans que celui-ci se fasse dans la souffrance, notamment psychique. » ont déclaré Clément Mary, président de l’UNECD et Noémie Quittançon, vice-présidente en charge des affaires sociales dans un communiqué de presse.

Afin de comparer les résultats, l'enquête 2021 s’est voulue similaire à la précédente édition, « Votre bien-être, parlons-en ». Les deux enquêtes ont duré une quinzaine de jours, entre mai et juin, période durant laquelle les étudiants ont déjà passé leurs partiels, le stress engendré par les révisions ne vient donc pas fausser les réponses. En ce qui concerne le contenu de l'enquête : une grande partie des questions a été reprise afin d’en confronter les résultats. Néanmoins, des questions ont été ajoutées pour incorporer le biais lié à la situation sanitaire. Certaines données ont même pu être comparées avec la première enquête effectuée en 2015.

Au total 1898 réponses de la part des différentes facultés de France ont été transmises, et plusieurs centaines ont laissé des témoignages dans les espaces d’expression dédiés. Parmi les répondants, près d’un quart des étudiants avaient déjà participé à l’édition 2018.

Des étudiants de toutes les promotions ont répondu, la majorité avaient entre 20 ans et 24 ans et 2/3 d’entre eux étaient des femmes. Cet échantillon est représentatif de la situation des étudiants en odontologie de France.

L’UNECD a fait le constat de quelques données alarmantes sur l'état des étudiants :

  • 38,3 % des étudiants en odontologie choisissent le mot « stress » pour décrire leur état d’esprit vis à vis de leurs études. C’était déjà le cas lors des enquêtes en 2015 et en 2018.
  • Seulement un étudiant sur quatre ne présenterait pas de symptômes de dépression selon le PHQ-9 (Patient health questionnaire)* qui permet de diagnostiquer un trouble dépressif ainsi que de mesurer la gravité des symptômes dépressifs. Nous constatons donc que 35 % des répondants sont considérés en état dépressif au moment de leur réponse selon cet outil. Le score GAD-2 (Generalized anxiety disorder 2-item)** est aussi un outil de diagnostic, celui-ci permettrait de mettre en évidence un trouble d'anxiété généralisé chez 45,2 % des étudiants en odontologie.

L’enquête portait également sur les enseignements dispensés en centre de soins, à savoir aux étudiants de 2e et 3e cycle, soit de la 4e à la 6e année. Cette analyse a été extraites des réponses et des témoignages des 1 003 répondants correspondants. Ils devaient évaluer cette fois-ci leur bien être au centre de soins. Une amélioration de ce score est à noter passant de 4,97/10 à 5,21/10 entre 2018 et 2021

Toutefois, près de la moitié des étudiants considèrent que les TP ne préparent pas suffisamment aux actes à réaliser en clinique et 57,2 % jugent que les enseignements pré-cliniques ne permettent pas d’aborder sereinement la relation patient-praticien.

Au fur et à mesure des années cliniques une augmentation du nombre d’étudiants ont dit se sentir prêts à exercer en autonomie et en sécurité à l’issue de leurs études. Néanmoins, 37.9 % des étudiants de 5e année ne se sentent pas prêts, alors que ces mêmes étudiants étaient susceptibles de réaliser un remplacement dans les semaines qui ont suivi l’enquête. Il est inquiétant aussi de remarquer qu’un étudiant sur cinq en fin de cursus, ne se sent toujours pas prêt à exercer.

Suite à cette enquête, l’UNECD a fait douze propositions afin d'améliorer le bien-être des étudiants en chirurgie dentaire. Celles-ci évoquent aussi bien les moyens humains et matériels alloués à la formation que les méthodes d'enseignement et d'évaluation, en passant par la mise en place de cellules d'écoute facilement accessibles.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des résultats ici dossier de presse janvier 2022 (unecd.com)

* Kroenke K, Spitzer RL, Williams JB. The PHQ-9: validity of a brief depression severity measure. J Gen Intern Med. sept

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