Les chercheurs testent un nouveau protocole de gestion de la péri-implantite

Une équipe de chercheurs, dirigée par le Dr Magda Mensi, professeur adjoint de parodontologie, chirurgie orale et implantologie à l'école dentaire et d'hygiène de l'Université de Brescia en Italie, a entrepris une étude pilote en 2013 pour déterminer si la combinaison  poudre à faible abrasion - antibiotique topique-curetage pourrait être plus efficace contre la péri-implantite sévère que le débridement mécanique. Pour cela, le Dr Mensi a développé le protocole de traitement multiple anti-infectieux non-chirurgical (MAINST : Multiple Anti Infective Non Surgical Therapy ). Les chercheurs l’ont utilisé sur 15 patients avec implants dentaires souffrant de péri-implantite.

Le protocole MAINST implique l'utilisation d'un gel topique de doxycycline à 14% administré dans la phase de péri-implantite aiguë par une structure biodégradable à libération contrôlée, une séance de polissage ‘à l’aide d’une buse spéciale et de la poudre d'érythritol administrée sous gingivale, un curetage de la ligne de poche interne avec un dispositif piézocéramique avec des pointes revêtues de PEEK, et une deuxième application du gel de doxycycline.

Après 12 mois d'observation, le Dr Mensi et ses collègues ont constaté une diminution de 4  mm de réduction dans les profondeurs des poches de palpage, un gain de niveau de fixation de plus de 3,7   mm et, d'après un sondage, un taux de saignement de seulement 6,5 pour cent.Le taux de survie des implants à 12 mois était de 100%. Selon le Dr Mensi, les résultats obtenus étaient meilleurs que ceux des traitements conventionnels.De plus, au cours des quatre années qui ont suivi le début de l'étude, un seul patient a eu une réapparition de péri-implantite. Les chercheurs ont suggéré que cela était probablement dû au fait que la patiente a manqué plusieurs rendez-vous de contrôle et d'entretien, prenait des médicaments immunosuppresseurs, et souffrait d’une détérioration générale de sa santé.

Les patients ont subi des séances de maintenance trimestrielles et ont reçu des consignes particulières d'utilisation d’instruments de soins à domicile, tels que des brosses à dents soniques, des brossettes interdentaires et de la soie dentaire.« C'est très important.Les patients doivent être rendus attentifs à l'élimination de la plaque et du tartre, motivés à effectuer cet entretien à la maison, et se présenter à leurs suivis dentaires. S’ils reviennent seulement lors d’un problème, il sera trop tard , » a souligné le Dr Mensi.

Selon le Dr Mensi, les résultats de son étude indique que le protocole MAINST pourrait devenir la norme standardisée de traitement pour péri-implantite . «La seule chirurgie qui fonctionne vraiment pour la péri-implantite est la chirurgie régénérative et reconstructive, mais notre protocole peut être une meilleure alternative non chirurgicale. Nous allons mener une étude de contrôle randomisée pour valider cette hypothèse », a-t-elle expliqué.

L'étude, intitulée « Une nouvelle thérapie anti-infectieuse non-chirurgicale multiple dans le traitement de la péri-implantite: une série de cas» (A new multiple anti-infective non-surgical therapy in the treatment of peri-implantitis: A case series), a été publiée dans le numéro de décembre 2017 de la revue Minerva Stomatologica .

En Avril 2018 lors de l’International Dental Exhibition and Meeting (IDEM) à Singapour, le Dr Mensi présentera en détail les approches non chirurgicalesde la péri-implantite.Les professionnels dentaires peuvent obtenir plus d'informations sur l’IDEM sur www.idem-singapore.com.

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