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Une flore bactérienne plus riche protégeait nos ancêtres de la carie dentaire

Des prélèvements de tartres sur des squelettes anciens ont permis d´établir la flore de la composition bactérienne de nos ancêtres (Photo M. Olykainen)

mar. 19 février 2013

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SYDNEY, Australie : L´étude de squelettes préhistoriques et médiévaux révèle que la carie dentaire fait de nos jours beaucoup plus de dégâts en raison d'une baisse de niveau de la microflore orale chez l'homme moderne.

Selon le Dr Adler, de la Faculté de médecine dentaire de l'Université de Sydney, un changement majeur dans nos habitudes alimentaires a modifié la composition la flore microbienne de notre bouche. Moins diversifiée que celle des populations historiques, cela pourrait contribuer à l'état actuel de la maladie chronique orale associée à des modes de vie post-industrielle.

Une équipe internationale incluant des chercheurs de la Faculté de médecine dentaire de l'Université de Sydney et des archéologues et anthropologues du Centre australien pour l'ADN ancien de l'Université d'Adélaïde, ont recueilli et analysé des échantillons de tartre dentaire provenant de squelettes datant de l'époque préhistorique et médiévale.

Le Dr Adler affirme que "la composition de la microflore orale a subi un profond changement à l'ère néolithique lors de l'introduction de l'agriculture alors que les groupes de chasseurs-cueilleurs antérieurs présentaient moins de caries dentaires- et de bactéries de la maladie parodontale".

Les chercheurs ont constaté que la composition de la microflore orale est restée étonnamment constante entre les périodes néolithiques et médiévales, après quoi les bactéries cariogènes sont devenues dominantes, vraisemblablement pendant la révolution industrielle.

En qualité de porteur du projet, le professeur Alan Cooper, directeur de Centre australien pour l'ADN ancien de l'Université d'Adélaïde, a déclaré: "Ce sont les premières données sur les incidences de notre évolution des 7500 dernières années sur les bactéries endogènes et qui ont des conséquences importantes sur la santé".

Le Dr Adler affirme que la flore orale microbienne moderne est nettement moins diversifiée que celle de nos populations historiques ce qui, associé à des modes de vie post-industriels, pourraient contribuer à l'état actuel de la maladie chronique orale.

Le Dr Adler compare nos bouches à une forêt.”Dans le passé, elles étaient comme une forêt très diversifiée, avec une grande variété d'arbres. Aujourd'hui nos bouches sont comme une forêt plus clairsemée avec moins d´espèces. Avec cette perte de diversité nous sommes moins aptes à faire face aux agressions et donc plus susceptibles d'être malade”.

Les auteurs soulignent que La carie dentaire est devenue l´une des principales maladies endémiques, affectant 60 à 90 pour cent des enfants d'âge scolaire dans les pays industrialisés, alors que la maladie parodontale survient dans 5 à 20 pour cent de la population adulte dans le monde entier. Enfin , les perturbations de la flore buccale sont aussi associées à de nombreuses maladies systémiques, y compris l'arthrite, les maladies cardiovasculaires et le diabète, ce qui donne une dimension plus large à leurs travaux.

Les résultats des quatre années d´étude doctorales du Dr Christina Adler, de la Faculté de médecine dentaire à l'Université de Sydney a fait l´objet d´une publication en ligne le 18 février dans la revue Nature Genetics.

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