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« L’originalité d’Euro Implanto, c’est la multiplicité des intervenants qui s’opposent aux doctrines »

mer. 12 mars 2014

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Rencontre avec le Dr Gérard Scortecci, président du congrès Euro Implanto Nice 2014

Dr Marc Revise a eu le plaisir d'interviewer le Dr Scortecci pour DT Study Club : Le mois d’avril, Nice, marque la fin du mimosa et le retour des beaux jours. Mon cher confrère, avant d’être président de ce congrès, vous êtes bien connu comme spécialiste en implantologie et enseignant à l’Université de Nice. Ma première question sera donc la suivante : pourquoi un congrès à Nice alors qu’il existe en France de plus grandes métropoles, quels sont les atouts de cette ville pour accueillir un congrès qui se veut international ?

Dr Gérard Scortecci : Le premier congrès Euro Implanto devait à l’origine se tenir à Barcelone. C’est finalement Nice qui l’a emporté, notamment grâce à l’adhésion de l’ICOI (International Congress of Oral Implantologists), une des plus puissantes organisations internationales d’implantologistes présente dans plus de 100 pays.

Historiquement, Nice est situé dans une des plus belles régions de la planète. Le tsar de toutes les Russies, la reine Victoria avaient à l’époque édifié leurs palaces dans cet écosystème entre mer et montagne où cohabitent les mimosas, les palmiers, et les agrumes face à la Baie des Anges. L’aéroport international de Nice-Côte d’Azur est le deuxième de France et permet l’accès rapide en moins de 15 minutes au Palais de la Méditerranée, situé en bord de mer sur la Promenade des Anglais, où se déroulera le 2e Euro Implanto.

Nos confrères européens et du pourtour méditerranéen sont largement représentés. Les liaisons directes avec les capitales européennes, les États-Unis, la Russie, les pays du Golfe, etc., sont également un atout. Enfin, le succès du premier Euro Implanto nous a encouragé à poursuivre cette aventure les 3 et 4 avril prochain.

Oui, je comprends bien votre attachement pour cette merveilleuse ville située dans le cadre mondialement connu de la « Riviera », un aéroport moderne et international, et la proximité de l’Université. Nous avons souvent des difficultés à remettre en question les dogmes, et particulièrement en matière d’implantologie, il existe toujours certaines controverses, pensez-vous que cela soit le fait d’un manque de maturité de cette spécialité, ou au contraire, une remise en question permanente preuve d’une évolution continue ?

On n’arrête pas le progrès. La mondialisation des connaissances via Internet a permis de générer une nouvelle dimension « l’open source ». Il s’agit d’un flux actif d’informations qui, dans la jeune spécificité « implantologique », peut effectivement engendrer des vérités péremptoires, des consensus un peu rapide, des dogmes qui en retour sont en permanence remis en question par les utilisateurs (les praticiens) et les patients (consommateurs de soins), dont les exigences augmentent au fur et à mesure des progrès réalisés. L’originalité d’Euro Implanto, c’est la multiplicité des intervenants qui s’opposent aux doctrines et à la pensée unique mono système, en explorant de nouveaux horizons.
Les industriels les plus ouverts et les plus éclairés nous soutiennent et participent à Euro Implanto, organisé par des professionnels bénévoles aidés par des étudiants de la faculté dentaire. Une partie des fonds récoltés ira à l’Association Indigo de l’hôpital Lenval qui vient en aide à la petite enfance handicapée.

L’intérêt pour ces grands congrès tient souvent, outre les sujets proposés, à la personnalité même des conférenciers. Pouvez-vous nous parler de quelques-uns ?

L’intérêt du second Euro Implanto avec comme thème « Innover pour progresser », c’est de donner la parole à 43 conférenciers qui auront 20 minutes pour aller à l’essentiel sur les nouvelles technologies. Cliniciens, prothésistes, chercheurs ont pour mission de présenter leurs travaux, dont certains viennent de faire l’objet de nouveaux brevets d’invention.

Le comité scientifique a retenu les intervenants qui traitent de sujets allant dans le sens d’une réelle amélioration, en permettant une implantologie mieux sécurisée, applicable au plus grand nombre de patients.

Certains conférenciers de réputation mondiale comme Carl Misch (États-Unis), Patrick Palacci (France), Ady Palti (Allemagne), Jean-Paul Rocca (France), Itzhak Binderman (Israël) sont auteurs de nombreuses publications et ouvrages. Ils possèdent une expérience en recherche clinique considérable, capable d’éclairer l’auditoire sur les vrais progrès issus des nouvelles technologies. Philippe Leclercq, bien connu du monde de l’implantologie, débattra de façon critique sur ce sujet, avec des exemples cliniques concrets sans « Photoshop ».

Merci, je vois en effet que nous allons avoir le plaisir et l’honneur d’entendre des confrères dont les noms prestigieux à eux seuls nous donnent envie de partager leurs connaissances. DT Study Club, vous remercie pour ces quelques instants que vous nous avez accordés, mais je ne vous lâcherai pas sans vous poser une dernière question. Quelles sont, selon vous, les dernières avancées en matière d’implantologie ? Nous avons vu que les techniques numériques et la planification avec la CFAO prenaient de plus en plus d’importance, les biomatériaux et les techniques chirurgicales ont encore évolué, allez, dites-nous quelle innovation vous a le plus émerveillée en préparant le programme de ce congrès, ou plutôt, pour ne pas vous mettre en difficulté, celles qui vous ont le plus surpris ?

Mon premier « métier », avant mes études universitaires, était apprenti prothésiste dentaire. Dans le laboratoire de mon père, j’ai appris à modeler, sculpter, couler, souder de façon artisanale. Aujourd’hui, quand je constate la précision et la passivité des armatures obtenues par décolletage cinq axes, il est évident que le monde a vraiment changé. Prototypage rapide, sintering, robotique, CFAO sont autant de pistes de développement.

Au plan biologique, les nouvelles approches d’amélioration du futur site osseux à implanter, par des méthodes autologues minimales invasives et complètement innovantes, notamment par l’activation des propres cellules souches des patients avec les ostéotenseurs matriciels, sont des avancées qui sécurisent et simplifient la mise en place des racines artificielles. Une équipe russo-israélienne présentera l’utilisation de la biodentine autologue comme nouveau matériau de comblement osseux, avec des résultats étonnants.

L’apparition de nouveaux biomatériaux comme le PEEK dans les bridges et les faux moignons, mais aussi les implants eux-mêmes fait débat, notamment sur le plan des limites mécaniques et des indications.

Encore une toute dernière question. On parle beaucoup du laser Er:Yag, des thérapies géniques et des nanotechnologies, pensez-vous qu’elles ont un avenir proche dans notre discipline, et plus précisément les bio-imprimantes 3D ?

Le laser avec les tous derniers protocoles au niveau des péri-implantites sera développé par Jean-Paul Rocca, qui dirige le DU des technologies laser à l’Université de Nice-Sophia Antipolis. Mondialement reconnu dans cette discipline, Jean-Paul Rocca est régulièrement appelé à donner des cours dans les plus grandes universités. La pratique des thérapies géniques, des bio-imprimantes 3D reste limitée à quelques équipes de pointe qui travaillent en laboratoire, essentiellement sur l’animal. On est loin d’une utilisation routinière chez l’humain, mais les choses vont très vite car les progrès sont réalisés au plan planétaire et ils sont rapides.

Je vous remercie encore une fois Dr Scortecci d’avoir bien voulu nous accorder du temps pour répondre à ces questions et nous sommes impatients de découvrir ce congrès qui sera sans aucun doute un succès à l’écho international.

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